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Implication des scientifiques dans les processus de décision

L'an dernier, lors de ma présence au congrès de la Société de météorologie et d'océanographie (SCMO), une chose m'a surprise: la plupart des conférences plénières portaient sur le réchauffement climatique. Tous les résultats des scientifiques pointaient vers la même conclusion, peu importe leur champ d'expertise (climat, glace, biologie, etc.).

CMOS

Ce congrès étant LA réunion annuelle des scientifiques canadiens spécialistes du climat, je me suis demandé jusqu'à quel point les politiques du gouvernement pouvaient être influencées par ces personnes. Quel est le lien entre la réalité scientifique et la prise de décision?

Afin de répondre à ces questions, je me suis joins à Simon Hobeila, conseiller en éthique de la recherche à l'Université de Montréal, ainsi qu'à Jacques Descurieux, conseiller national en communications à Environnement Canada, pour tenir une session ayant pour titre l'Implication des scientifiques dans les processus de décision au congrès de la SCMO en 2008.

Nous aborderons l'implication des scientifiques dans les processus de décision selon 3 thèmes:
* La prise de décision politique;
* Le transfert et le partage de connaissances scientifiques et hydrométéorologiques;
* La responsabilité scientifique face au débat environnemental.
Vous pouvez aussi consulter la description détaillée de notre session.

Si vous êtes intéressé – ou connaissez quelqu'un qui pourrait être intéressé – à venir présenter sur cette question on ne peut plus importante, vous avez jusqu'au 15 février 2008 pour soumettre vos résumés via la page web de la SCMO. Le congrès se tient du 26 au 30 mai 2008 à Kelowna dans la vallée de l'Okanagan en Colombie-Britannique.

Le redoux de janvier au Canada

Nous sommes au mois de janvier (2008), il fait chaud à Villeray (7°C), mais semble-t-il que c'est normal.

Ce n'est pas qu'on ne fait confiance aux spécialistes, mais c'est tellement plus agréable lorsque l'on peut voir. On veut du visuel! Je vous propose un tour d'horizon de la climatologie du mois de janvier de plusieurs villes du Québec et de quelques villes du Canada. Les données proviennent d'Environnement Canada, les graphiques sont une courtoisie de ptaff.ca.

Une petite explication des graphiques avant toute chose. Le bleu c'est pour le froid, le rouge c'est pour le chaud. Les lignes sont pour les moyennes et les points pour les records. Oublions les lignes vertes et brunes, vous êtes fins. L'axe horizontal représente le temps, l'extrême gauche du graphique étant le 1 janvier et l'extrême droite le 31 janvier.

Vous remarquerez que pour la plupart des villes du sud du Canada, il y a un réchauffement dans la troisième semaine de janvier, réchauffement que l'on peut distinguer par une petite remonté dans les lignes rouge et bleu.

Endroit: Bagotville
Période :Janvier 1942 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Bagotville
Endroit: Chibougamau
Période :Janvier 1942 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Chibougamau
Endroit: Gaspé
Période : Janvier 1965 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Gaspé
Endroit: Inukjuak
Période : Janvier 1921 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Inukjuak
Endroit: Kuujjuaq
Période : Janvier 1917 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Kuujjuaq
Endroit: Montréal
Période : Janvier 1942 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Montréal
Endroit: Sherbrooke
Période : Janvier 1962 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Sherbrooke
Endroit: Ottawa
Période : Janvier 1938 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Ottawa
Endroit: Timmins
Période : Janvier 1955 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Timmins
Endroit: Winnipeg
Période : Janvier 1938 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Winnipeg
Endroit: Régina
Période : Janvier 1937 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Régina

Je suis là-bas

La page web de Radio-Canada sur l'entrevue qu'a faite Patrick Masbourian de mon humble personne concernant le refroidissement éolien et le facteur humidex est en ligne.

Vous y trouverez aussi l'intégrale de l'entrevue et vous pouvez aussi laisser vos commentaires.

Le premier lustre de ptaff.ca

Ça vas-tu vite rien qu'un peu? ptaff.ca, ce projet collaboratif où nous mettons le meilleur de nous-mêmes, aura très bientôt 5 ans. ptaff.ca, c'est des centaines de milliers de visiteurs venant de partout sur la planète, des centaines de courriels et d'innombrables conversations enrichissantes.

Nous avons, pour cette occasion, créé un petit quiz intitulé « connaissez-vous votre ptaff.ca? ». Par ici pour connaître la réponse :
//ptaff.ca/lustre/1/quiz/

De plus, nous tenons à souligner ce premier lustre en vous invitant, vous chers amis et lecteurs, à venir nous serrer la pince le jeudi 24 janvier à 19 h au Tap Room, 500 Rachel E. Si vous avez des questions sur ptaff.ca, si vous vous ennuyez terriblement de nous ou que vous désirez simplement savoir si nous existons pour vrai, c'est l'occasion rêvée!

Vos héros du réseau,

Wayne et Miguel

Volez ces documentaires!

Steal this film est une série documentaire, jusqu'à maintenant 2 films ont été produits et un 3e est prévu, qui porte sur la propriété intellectuelle. Ils sont disponibles sur internet, avec les compliments des créateurs comme l'indique le titre, sur:
* BitTorrent (Steal this movie I, Steal this movie II);
* en téléchargement direct (Steal this movie II) ;
* directement sur google video (Steal this movie II).

Ce sont définitivement 2 films à voir pour avoir une opinion différente de celle construite et diffusée par l'industrie existant grâce aux droits d'auteurs et à la propriété intellectuelle en général. Le synchronisme est parfait en ces temps de nouvelle loi sur le droit d'auteur au Canada. Ils sont très bien fait, notamment le 2e film, et transmettent un message que vous n'allez pas entendre dans les canaux de diffusion standards, croyez-moi.

Même si ces films sont protégés par le droit d'auteur, les créateurs insistent pour qu'ils soient téléchargés et diffusés le plus possible. Un exercice mental très intéressant pour le citoyen moyen qui est constamment bombardé avec le concept que télécharger une oeuvre protégée est l'équivalent de la voler.

Steal this film I

Le premier film, d'une durée de 33 minutes, porte sur la saisie par la police suédoise des serveurs hébergeant le site web The Pirate Bay en Suède. Ce site web permet l'échange de fichiers BitTorrent. Suite à cette saisie, il y eut une manifestation au parlement de Suède pour protester contre les agissements de la police. Bien que les activités de ce site soient tout à fait légales selon la loi suédoise, la pression de la Maison Blanche sur le gouvernement de ce pays a, selon toute vraisemblance, forcé le ministre à indiquer le chemin à la police, un geste illégal dans la plupart des démocraties du monde.

Protestation à Stockholm contre la saisie des équipements de The Pirate Bay

Le gouvernement de la Suède aurait reçu des menaces de représailles de la part de Washington, menaces les engageant fortement à se conformer aux exigences de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (plus connu sous son acronyme anglais: WIPO). Exactement les mêmes arguments avec lesquels le Canada a été menacé et qui a mené, entre autre, à la loi C-59 qui fait en sorte que des milliers de Canadiens sont fouillés chaque jour lorsqu'ils vont au cinéma. Le ministre de l'Industrie du Canada Jim Prentice avaient les mêmes arguments à la bouche avant le dépôt de son nouveau projet de loi sur le droit d'auteur au Canada.

Ce film explique également comment il est techniquement assez facile de créer un site comme The Pirate Bay et de faire des copies de sauvegarde pour le remettre sur pied en quelques heures.

Steal this film II

Steal this film II

Encore tout chaud, Steal this film II a été lancé sur BitTorrent le 28 décembre 2007. D'une durée de 44 minutes, ce film est d'une facture plus professionnelle que le premier. Plusieurs experts mondiaux de la propriété intellectuelle, et surtout des nouveaux moyens de créations, sont interviewés (dont Yochai Benkler dont j'ai déjà traduit un extrait de son livre sur ce blogue).

Beaucoup plus général sur les concepts sur la propriété intellectuelle que le premier documentaire, ce film relate l'historique des nouveaux moyens de production au cours de l'histoire et comment les autorités en place ont toujours tenté d'imposer leur contrôle, notamment après l'invention de la presse à papier. La relation entre les spécificités à la base du réseau internet et le lien avec la liberté de la communication des idées est très bien expliquée.

Bonne écoute!

La nouvelle loi sur le droit d'auteur au Canada, où est la couverture francophone?

Le 13 décembre 2007, le ministre de l'industrie du Canada Jim Prentice devait introduire une nouvelle loi sur le droit d'auteur au Canada.

Suite à une série de moyens de pression sur le ministre (voir ce vidéo sur YouTube), ce projet n'a pas été déposé en chambre. Cette pression a essentiellement pour origine le juriste Michael Geist, professeur à l'Université d'Ottawa. Michael Geist a publié une série de billets sur son blogue expliquant les enjeux reliés à ce projet de loi et à l'impact qu'il aura sur les Canadiens.

Par la suite, la blogosphère du Canada anglais a emboîté le pas:
* Boing Boing (Cory Doctorow est Canadien);
* Sam Trosow, professeur à la Faculté de droit de l'université Western Ontario;
* rabble.ca, un collectif de journalistes, d'écrivains, d'artistes et d'activistes Canadiens;
* Galacticast (excellent vidéo);
* Digital Copyright Canada;
* Rod Templeton (un geek de Vancouver);
* Open Source Video (encore quelqu'un qui parle de liberté en manoeuvrant un Mac…);
* etc.

Il y en a encore des dizaines de blogues anglophones qui parlent de ce sujet, mais je vais m'arrêter ici.

Les anciens médias en ont ensuite parlé. Tous les grands médias anglophones du Canada ont un ou plusieurs articles qui en parlent:
* CBC (Search Engine, The Hour, The National);
* Toronto Star, où Michael Geist tient une chronique hebdomadaire;
* The Financial Post;
* The Gazette;
* The Globe and Mail (abonnement requis, mais le titre illustre de quoi il est question);

Dans le ROC, il est clair que la nouvelle loi sur le droit d'auteur est un événement médiatique qui a commencé dans la blogosphère et qui a ensuite trouvé echo dans les anciens médias.

Que se passe-t-il durant ce temps au Québec? Vraiment, vraiment pas grand chose.

La blogosphère est pratiquement absente de ce débat. En tout, j'ai trouvé 4 blogues qui en parlent:
* Étienne Goyer (blogue, courrier du lecteur du Devoir);
* Nicolas Langelier;
* CultureLibre.ca;
* IM2 | OQP (qui répertorie essentiellement des liens);
* Nelson Dumais.

5 billets en tout et pour tout. Et il y a Nelson Dumais là-dedans, alors qu'il devrait probablement être dans la catégorie des anciens médias… Où sont les autres?

Dans les anciens médias?
* 2 articles d'André Brunet dans La Presse (article 1, article 2);
* Un article de la Presse Canadienne parue dans le journal du Devoir;

Je n'ai rien trouvé sur le site de Radio-Canada, ni ailleurs sur les sites des grands médias.

Il y a peut-être des billets ou des articles qui ont échappé à mes recherches, mais il est clair que l'ampleur de la couverture est d'au moins un ordre de grandeur plus grand dans le Canada anglais que du côté francophone. Qu'est-ce qui peut bien expliquer cela?

Il ne faut pas s'attendre à ce que les grands groupes de presse québécois parlent spontanément des enjeux de cette nouvelle loi. Ils sont souvent eux-mêmes reliés à des groupes d'ayant-droits (Quebecor, GESCA, Transcontinental) qui seraient monétairement avantagés par un durcissement de la loi sur le droit d'auteur et par l'effritement du bien commun. De plus, les enjeux technologiques sont perçus comme peu vendeurs, parce que trop complexes probablement. Ils n'ont pas réagi lors de l'utilisation du vote électronique qui s'attaque aux fondements même de la démocratie au Québec, il ne faut pas s'attendre à mieux dans ce cas-ci.

Reste donc la blogosphère. Lors de la prise de position frivole de l'ADISQ, la blogosphère québécoise a été prompte à réagir. Que se passe-t-il donc dans le débat sur la nouvelle loi sur le droit d'auteur pour qu'il passe presque inaperçu? Est-ce parce que le porte parole, Michael Geist, est un anglophone et qu'il n'existe pas de juriste québécois qui s'occupe publiquement de ces questions?

Je l'ignore mais j'espère que la blogosphère québécoise va réagir, il n'y a pas de raison que ce ne soit que le Canada anglais qui mène seul le combat.

Climatologie de la neige au Québec

Le moment me semble bien choisi pour s'attarder un peu sur la climatologie de la neige qui nous tombe, en moyenne, dessus.

J'ai fait le tour de la carte Chutes de neige de l'Atlas du Canada.

Puisque la Couronne me le permet, j'ai fait quelques saisies d'écran ne montrant que le Québec sur la carte, histoire de vous économiser du travail et une navigation inutile.

Commençons d'abord par la quantité de neige que nous recevons habituellement dans une année:

Chute de neige moyennes annuelles

On voit que le sud du Québec se divise en 2 zones. La première est délimitée par la vallée du St-Laurent, jusqu'à la ville de Québec, la vallée de l'Outaouais et la vallée du St-Maurice. Cette zone reçoit entre 100 et 200 cm de neige par année. Le reste du sud du Québec est beaucoup plus enneigé habituellement, environ le double de la quantité de précipitation solide soit entre 200 et 400 cm.

L'épaisseur maximale de neige au sol. C'est la Côte-Nord, la Gaspésie et Charlevoix qui ont le plus de neige au sol au Québec.

Épaisseur maximale de neige au sol pour le Québec

En rafale, l'épaisseur médiane de neige au sol à diverses date.

15 novembre
Climatologie de l’épaisseur de neige au sol pour le 15 novembre
Montréal: 0 cm
31 décembre
Climatologie de l’épaisseur de neige au sol pour le 31 décembre
Montréal: 30 cm
15 février
Climatologie de l’épaisseur de neige au sol pour le 15 février
Montréal: 50 cm
31 mars
Climatologie de l’épaisseur de neige au sol pour le 31 mars
Montréal: 0-10 cm

Et finalement la date médiane de la disparition de la couverture de neige. On devrait voir nos dernières traces de neige quelque part entre le 1 avril et le 1 mai.

Date médiane de disparition de la couverture de neige

Ha, Montréal l'hiver!

Bonne année!

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