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Comment ne plus jamais recevoir les annuaires des pages jaunes

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Rien qu'à Montréal, nous recevons 3 annuaires de pages jaunes par année.

Personnellement, il y a des années que je n'ai pas ouvert ce type d'annuaire. Je trouve ce que je cherche sur internet. C'est du gaspillage pur et simple que de m'en faire parvenir ne serait-ce qu'un seul, alors imaginez 3!

Il n'existe pas de méthode automatique, telle qu'un formulaire web, pour ne plus recevoir ces annuaires. Une fois n'est pas coutume, les Français semblent être en avance sur nous. Ici, il faut appeler chacun des services pour demander de ne plus recevoir l'annuaire.

Michael Olde­we­ning, directeur du marketing de Can­pages affirmait que:

Les gens qui ne veulent pas recevoir notre annu­aire peuvent nous ap­peler pour que nous les retirions de la liste de distribution pour l’année prochaine, mais nous avons très peu d’appels à cet effet.

Je vous invite à faire «ces appels à cet effet». Il suffit de téléphoner sur les heures de bureau à chaque endroit et de demander, à chaque fois, de ne plus recevoir l'annuaire des pages jaunes.

1. Le Groupe Pages Jaunes

Téléphone: 1-866-526-7215
Page de contact

Mise à jour (2009-12-05): Il existe maintenant une page web pour se retirer de la liste.

Note: La dame m'a indiqué que je ne devais pas prendre d'annuaire lorsqu'ils en laisseraient au bloc d'appartements où j'habite.

2. MediaPages

Téléphone: 514-657-2437
Sans frais: 1 877 373-2240
Page de contact

Note: Pour les édifices à plusieurs appartements, comme le mien, MediaPage ne laisse que le 3/4 du nombre d'annuaires requis. Leurs études montrent que c'est environ le pourcentage des gens qui consultent l'annuaire des pages jaunes. La dame du service à la clientèle était très sympathique.

3. Canpages

Téléphone: 1-800-634-1476 (options: 2-6)
Page de contact

Note: La dame m'a demandé si j'étais bien certain de vouloir me retirer de cette liste. Mes considérations environnementales devraient être respectées, puisque les annuaires étaient faits de papier recyclé et même d'encre recyclée! J'ai argué que rien, c'était mieux que quelque chose, même si cette chose était recyclée. Elle m'a indiqué que c'était ma vision à moi. Tu peux être sûre que c'est ma vision à moi!

Mise à jour (19-02-2009): Vous pouvez envoyer un courriel à l'adresse customercare@canpages.com en spécifiant votre nom et votre adresse dans le corps du texte, avec la belle note anglaise suivante dans le champ du sujet: Please remove this address from the mailing list. Via facebook.

Le mythe de la voiture électrique (II)

La voiture Tesla

Dans ma tendre enfance, la voiture de l'avenir était la voiture volante. Aujourd'hui, la voiture de l'avenir est la voiture électrique.

Or, dans le contexte actuel si la voiture électrique remplaçait totalement les voitures à pétrole, ce serait un véritable désastre environnemental.

Nous avons déjà calculé sur ce blogue que, si toutes les voitures du Québec étaient dotées d'un moteur électrique, il faudrait construire une centrale hydro-électrique ayant une demi-fois la puissance de la centrale Robert-Bourrassa.

Nous pourrions toujours, au Québec du moins, construire une autre centrale hydro-électrique de ce genre. Si l'on suppose que contaminer la superficie de 2 ou 3 fois le Lac-Saint-Jean et déplacer 10 000 autochtones constitue une option écologique, nous pourrions nous en tirer de façon plus propre que de brûler vulgairement du pétrole dans les rues de nos villes.

Mais, pour beaucoup de pays sur la planète, notamment les États-Unis, la future production d'énergie électrique proviendra essentiellement de nouvelles centrales au charbon. Certes, la qualité de l'air des villes s'en trouverait grandement améliorée si nous avions des voitures électriques, mais le bilan total des émissions des gaz à effets de serre serait désastreux. Si l'efficacité énergétique d'un moteur électrique est exceptionnelle, jusqu'à 90%, celle de la combustion du charbon elle, l'est grandement moins, au mieux 40%.

Au premier degré, on penserait que l'on est super écologique en se propulsant à l'électricité. Mais en regardant attentivement la source de l'énergie, on constate que l'on a simplement déplacé le problème.

J'ai un truc tout simple, qui ne nécessite aucune nouvelle technologie ni aucune nouvelle infrastructure, pour diminuer de 50% la consommation de pétrole per capita : Embarquez 2 par char.

Ce billet est publié sous licence Creative Commons BY-SA.

La bière gèle à -2°C

La question m’apparaissait pourtant simple: À quelle température la bière gèle-t-elle?

Je me suis lancé sur internet, pensant que quelqu’un allait avoir une réponse précise à cette question. Ça a été plus difficile que prévu.

Je n’ai rien trouvé de précis, ni en français, ni en anglais. Je me suis donc rabattu sur ce que je savais, à savoir que l’alcool que nous buvons sous forme liquide est de l’éthanol. J’ai donc cherché la formule pour calculer le point de fusion d’un mélange de substance pure, sachant que l’eau gèle à 0°C et l’éthanol à -114°C. Je considérais que c’était de niveau CEGEP, du cours chimie des solutions.

Or, il s’avère que c’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Je n’ai pas trouvé une formule pour calculer le point de fusion d'un mélange de deux substances pures, j’ignore même si ça existe (j'en doute). Je me suis donc rabattu sur une table de valeurs expérimentales pour le mélange eau-éthanol pour répondre à ma question.

Pour une bière à 5% d’alcool, une bière standard disons, le point de fusion, aussi connue sous le nom de « la température à laquelle ça gèle » est d'environ -2°C. Pour la vodka et autres nectars à 40% d’alcool, c’est plutôt autour de -23°C.

Conclusions

1- Ne pas mettre la bière dehors si la neige ne fond pas. La neige fond à 0°C, je sais, mais si elle ne fond pas, il y a plus de chance que la température soit sous -2°C qu’entre 0°C et -2°C. Il faut être prudent lorsqu’il est question de boisson.

2- Soyez lousse avec la vodka et autres liquides à 40% d’alcool. C’est assez rare qu’il fasse sous -23°C et, si c’est le cas, vous boirez celle-ci rapidement pour vous réchauffer l’intérieur. Elle n’aura pas le temps de geler.

Les mathématiques et la crise financière

Lorsqu'il est question de vulgarisation scientifique, on parle rarement de mathématiques. L'émission Les Années lumières du 7 décembre 2008 fait exception. On trouve un reportage portant sur le rôle des mathématiques, et des mathématiciens, dans la crise financière que subit présentement la planète.

Il est rafraîchissant que les scientifiques, parmi lesquels je compte les mathématiciens, soient mis au devant de la scène et que leur soit posé des questions sur les conséquences de leur travail. Qu'en disent-ils? Se sentent-ils concernés ou bien pensent-ils que la responsabilité incombe aux utilisateurs? Que perçoivent-ils de leur implication et de leur responsabilité dans cette crise?

Pour la réponse à ces questions, téléchargez directement le fichier mp3 de cette émission sur le site de Radio-Canada. Ce reportage se trouve au début de l'émission.

La nourriture et la deuxième loi de la thermodynamique

L'énergie dont notre corps a besoin nous provient essentiellement de la nourriture que nous consommons. Cette nourriture peut être divisée en 2 grandes catégories: animale et végétale. À l'autre bout de cette chaîne, se trouve le grand pourvoyeur d'énergie de notre planète: le Soleil.

L’énergie, du Soleil à l’humain
Schéma: L'énergie, du Soleil à l'être humain (sources des images: boeuf, humains)

On peut voir sur le schéma ci-dessus que, lorsque nous mangeons de la viande, l'énergie subit une transformation de plus par rapport aux végétaux (céréales, légumes, fruits, etc.). Regardons ce que la physique peut nous apprendre sur les implications de cette étape supplémentaire.

La deuxième loi de la thermodynamique stipule qu'il ne peut y avoir de transfert d'énergie sans augmentation d'entropie, c'est-à-dire sans transfert d'énergie vers le milieu. On peut conclure, et vous pouvez écrire ça sur un petit papier et le glisser dans votre portefeuille, ça va toujours être vrai, que si on achemine l'énergie du Soleil dans notre corps via de la viande plutôt qu'en utilisant des végétaux, il y a une perte d'énergie supplémentaire qui est générée dans ce système.

Le tableau suivant illustre le ratio entre la quantité d'énergie fossile nécessaire pour produire 1 kcal d'énergie en protéine animale [1].

Bétail et animal produit Ratio d'énergie nécessaire pour produire des protéines animales
Agneaux 57:1
Bovins de boucherie 40:1
Oeufs 39:1
Porcs 14:1
Produits laitier 14:1
Dindes 10:1
Poulets 4:1

Le système de production de protéines animales nécessite une moyenne de 25 kcal pour produire 1 kcal. Ce ratio est environ 11 fois plus élevé que pour la production de protéines à partir de grains, qui est d'environ 2,2 kcal pour 1 kcal de production.

Cette dépense supplémentaire d'énergie pour la viande animale provient de plusieurs sources: culture de végétaux pour consommation par les animaux, transport de ces végétaux et l'utilisation de territoires pour ces cultures végétales (notamment la déforestation de la forêt amazonienne pour l'élevage bovin [2]). Ces dépenses d'énergies supplémentaires ont aussi des conséquences indésirables comme la production de gaz à effet de serre, dont le méthane, l'appauvrissement des sols, l'augmentation des prix des céréales, etc.

Une manière simple d'optimiser l'utilisation des ressources de notre planète pour nous nourrir serait de changer nos habitudes alimentaires, de telle sorte que la viande prenne moins de place dans notre assiette. Toute diminution de cette consommation de viande, aussi minime soit-elle, est un pas de plus vers le respect des lois physiques qui gouvernent notre Univers.

Référence

[1] Pimentel D. and Pimentel M., Sustainability of meat-based and plant-based diets and the environment, American Journal of Clinical Nutrition, Vol. 78, No. 3, 660S-663S, September 2003
[2] Tourrand J.F., Piketty M.G., Oliveira J.R.D., Thales M.C., Alves A.M., Da Veiga J.B., Poccard Chapuis R. Elevage bovin, déforestation et développement régional : le cas du sud du Para, Amazonie brésilienne, 2004. Bois et forêts des tropiques (280) : 5-16, format PDF.

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Les otolithes et la sclérochronologie

Un otolithe est une concrétion minérale de 3 à 19 mm de longueur, un petit caillou, que l'on trouve à l'intérieur de l'oreille interne des vertébrés, notamment les humains et les poissons (oui les poissons sont des vertébrés).

Leur fonction spécifique n'est pas très bien connue, elle varirait d'espèce en espèce, mais il semble certain qu'ils servent à l'orientation dans l'espace. Ils seraient, en quelque sorte, un de nos gyroscopes internes.

Chaque espèce a son type d'otolithe qui lui est propre. Chez les poissons, les espèces ayant à se déplacer dans un environnement complexe (récif, algues) possèdent des otolithes de plus grande dimension que les prédateurs qui se déplacent en ligne droite en eaux libres (thon, marlin). Vous pouvez consulter l'article de Cabinet pour des photos d'autres types d'otolithes.

Les otolithes auraient aussi un rôle à jouer dans l'audition des poissons. Les otolithes étant des caillous, ils ont une densité différente du celle du corps du poisson. Les otolithes ont ainsi une réponse aux ondes sonores différente de celle du reste du corps du poisson et cette différence est traduite en information acoustique, en son.

Otolithes du maigre
Otolithes du maigre

Puisque c'est un minéral, l'otolithe a la qualité de ne pas se décomposer. Il est donc possible, en inspectant l'estomac d'une baleine ou encore les détritus de nos ancêtres, de déterminer quelles sont les espèces de poissons qu'ils ont consommées.

Il existe même un laboratoire de recherche sur les otolithes, ici au Canada. Il fait parti de l'Institut océanographique de Bedford situé à Halifax.

Autre merveille de cette roche que l'on retrouve dans notre tête, sa croissance dure tout la vie de l'animal et évolue en fonction d'une foule de facteurs (température du milieu, absence/présence de composé chimique, saison). Il est possible d'observer la variation quotidienne des otolithes, ce qui fait qu'il est possible de connaître, par exemple, la température de l'eau où se trouvait un poisson le 22 avril 2003, pour peu que le poisson ait été en vie à cette journée. C'est un almanach extraordinaire.

L'étude de la variation dans la composition des otolithes afin d'en extirper de l'information sur l'environnement du passé se nomme la sclérochronologie. Ce joli mot n'est pas sans nous rappeler la dendroclimatologie, science qui consiste à étudier les cernes des arbres pour en déduire les variations climatiques du passé, que nous avions rencontré sur le billet de la Contribution du CO2 au réchauffement global.

Grâce à la sclérochronologie, il est possible de déterminer les conditions quotidiennes dans lesquelles évoluaient les poissons, notamment la température de l'eau. En aquaculture, cette spécifité des otolithes est utilisée pour créer un code barre chez les saumons d'élevages. Lorsqu'ils sont relachées dans la nature, ils emportent ce code barre avec eux et, lorsqu'ils sont capturés par la suite, il est possible d'identifier à quelle aquaculture ils appartiennent et, puisque ce sont des saumons, où ils tenteront de retourner pour frayer. Plus de 5 milliards de saumons du pacifique ont ainsi été marqués et relachées.

Références

*Cabinet, Issue 31, Fall 2008, Shame. Leftovers/The orienting stone, D. Graham Burnett, pp. 7-10

*Otolithe. (2008, novembre 25). Wikipédia, l'encyclopédie libre. Page consultée le 00:34, novembre 27, 2008 à partir de http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Otolithe&oldid=35600110.

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Trouvez l'erreur

Près de 33% de la population en est atteinte et principalement les femmes; soit une sur quatre.

De quelle manière une veine devient-elle une varice?, Journal le 24 heures, Montréal, 11 novembre 2008, p. 28

Télécharger les données de l'almanach d'Environnement Canada

Ce billet explique la marche à suivre pour télécharger toutes les observations climatiques pour une station à partir du site web d'Environnement Canada.

Mise à jour (2014-04-16): Les URL et les informations ont été mises à jour pour refléter les changements du site web d'Environnement Canada.

Sur le site web d'Environnement Canada, se trouve une page qui se nomme Archives nationales d'information et de données climatologiques. Pour y arriver, il suffit de cliquer sur le mot Statistiques dans la colonne de gauche sur la page web des prévisions météorologiques d'Environnement Canada.

Saisie d’écran de la page d’Environnement Canada avec une flèche rouge qui pointe vers le mot “Statistiques” dans la colonne de gauche

Cette section donne un accès direct aux archives des observations des stations météorologique d'Environnement Canada. Les saisies de données d'une station météorologique sont habituellement horaire, c'est-à-dire à toutes les heures. Il y a 635 stations météorologiques qui sont accessibles dans cette base de données.

Certes, il est possible d'aller visualiser directement sur le site web les données pour une station. Par exemple, les observations de la station Yellowknife pour la journée du 21 octobre 2008.

Il est même possible de visualiser un graphique, en cliquant sur l'icône au haut de la colonne, pour son élément du temps préféré. La température en degré Celsius pour la station de Yellowknife pour le 21 octobre 2008 par exemple:

On remarquera que les accents sont mals rendus dans le nom de l'axe vertical ainsi que dans le titre du graphique, mais on ne saurait leur en tenir rigueur, l'effort est déjà fort louable et les anglais n'y voient que du feu. Que celui qui n'a jamais eu des problèmes de conversion avec les accents lance la première pierre.

Il est bien sûr possible de prendre ces données et d'en faire un petit graphique maison, bien libellé, qui pourrait nous servir dans une éventuelle publication. C'est ce que j'avais fait, avec l'aide de gnumeric, pour le billet Pourquoi cette passion de la météorologie chez les Québécois?.

Pour un travail assez concis dans le temps et dans l'espace, il est donc aisé et simple de se servir de la page web pour arriver à ses fins.

Par contre, pour obtenir toutes les observations pour une station, le quidam devra cliquer pour chacun des 12 mois de l'année et ce pour chacune des années d'existence de la station. La station de Yellowknife existant depuis 1953, ça donnerait pas moins de 660 clics. C'est long.

Là où ça devient vraiment intéressant c'est que lorsque l'on regarde au bas de la page, on aperçoit qu'il est possible de télécharger les données pour tout le mois d'octobre 2008 dans un seul fichier, que ce soit en format CSV ou XML. Il est même possible, tenez vous bien, de télécharger toutes les données de la station depuis que celle-ci existe!

Ces données peuvent être grandement utiles pour toute personne s'intéressant au climat. Par exemple, pour l'étude sur la fréquence des événements météorologiques précurseurs des nids-de-poule, j'avais utilisé toutes les données d'observation disponibles pour 7 stations météorologiques canadiennes en les téléchargeant sur le web.

Comment faire pour télécharger toutes les données d'une station? Rien de plus simple. Dans ce combat, comme dans beaucoup d'autres, l'utilitaire wget est votre ami. La ligne de commande suivante s'applique sur les systèmes d'exploitation GNU/Linux, les amis sous Windows pourront passer par Cygwin pour effectuer le même travail avec cette ligne de commande.

Voici la ligne de commande qui vous permettra de télécharger toutes les observations horaires pour la station de Yellowknife, de 1953 à aujourd'hui:

for annee in `seq 1953 2008`;do for mois in `seq 1 12`;do wget --content-disposition "http://climat.meteo.gc.ca/climateData/bulkdata_f.html?format=csv&stationID=1706&Year=${annee}&Month=${mois}&Day=14&timeframe=1&submit=++T%C3%A9l%C3%A9charger+%0D%0Ades+donn%C3%A9es" ;done;done


* format= [csv|xml]: pour le format de sortie
* timeframe=1 : pour les données horaires
* timeframe=2 : pour les données quotidiennes
* timeframe=3 : pour les données mensuelles
* day=*: la valeur de la variable "day" n'est pas utilisée et peut-être une valeur arbitraire

Cette commande ira chercher pour vous toutes les données d'observations horaire en format CSV pour la station de Yellowknife. Pour une autre station, il suffit de changer la valeur de la variable StationID. Pour avoir les données en format XML, il suffit de changer la valeur de csv par xml dans l'URL. Pour les données en anglais, changer ++T%C3%A9l%C3%A9charger+%0D%0Ades+donn%C3%A9es pour Download+Data, de même que _f par _e dans l'hyperlien.

Bon téléchargement!

Implication des scientifiques dans les processus de décision: les présentations

Au début de l'année, j'avais discuté de la session que j'allais tenir, aidé de Simon Hobeila, conseiller en éthique de la recherche à l'Université de Montréal, ainsi que Jacques Descurieux, conseiller national en communications à Environnement Canada, pour tenir une session ayant pour titre l'Implication des scientifiques dans les processus de décision au congrès 2008 de la Société canadienne de météorologie et d'océanographie.

Eh bien voilà, la session s'est tenue à la fin mai à Kelowna en Colombie-Britannique. Et comme, vous le savez, la pérennité est pour moi un sujet important, nous avons filmé chaque présentateur, recueilli les fichiers des présentations et fait signer des licences Creative Commons BY afin de retirer le maximum de cette manifestation.

Vous pouvez trouver le tout sur la page de ptaff.ca consacrée à cette session.

Pour vous donner un avant-goût, je vous suggère d'écouter la présentation de Charles Lin qui nous parle du passé, du présent et du futur du Groupe intergouvernemental sur l'évolution climatique (GIEC) sur lequel il a siégé. On y apprend plein de détails intéressants, notamment comment se déroulait les réunions lorsqu'il fallait arriver à un consensus et que, bien sûr, le temps venait à manquer. Vous pouvez aussi télécharger la présentation qui accompagne le film.

Le désert du Canada

Y a-t-il un désert au Canada?

Un désert est défini comme:

  • Une région très sèche marquée par l'absence ou la pauvreté de végétation et la rareté de peuplement (Source: Le petit Larousse illustré, 1996).
  • Une zone stérile, ou peu propice à la vie, en raison du sol impropre, ou de la faiblesse des précipitations (moins de 200 mm par an). Un désert est situé hors écoumène (Source: wikipédia).
  • En démographie, un désert est une région peu densément peuplée. Sa définition varie: au niveau mondial, on estime qu’en dessous de 5 habitants au km², une région est désertique (Source: wikipédia).

Il y a donc 2 aspects à respecter pour être en un désert: la précipitation et la population. Si l'on recherche un désert au Canada, il doit respecter ces 2 conditions:

  1. Faible précipitation (moins de 200 mm annuellement);
  2. Faible densité de population (moins de 5 habitants par km²).

Le désert démographique

Attardons-nous d'abord à la densité de la population canadienne. Nous trouvons une carte de cette densité sur le site de l'Atlas du Canada:

Carte de la densité de la population au Canada
Densité de la population au Canada, source:Atlas du Canada

Force nous est de constater que, dans sa grande partie, le Canada est un désert démographique. Sa moyenne de 3,3 habitants par km² est d'ailleurs sous la limite des 5 habitants par km² pour se qualifier comme un désert. Le Canada se classe d'ailleurs 184ème sur 192 pays pour la densité de sa population. Les seuls pays qui sont plus vides que nous sur la planète sont: Libye, Mauritanie, Botswana, Islande, Suriname, Australie, Namibie et Mongolie. C'est dire!

Bref, notre désert canadien ne sera pas situé dans la frange sud du pays, ce qui laisse encore quand même beaucoup d'espace.

Faiblesse de précipitation

Quels sont les endroits au pays où il pleut le moins? Allons faire un tour sur le site d'Environnement Canada, ils ont sûrement quelque chose pour nous.

Ce que l'on cherche se trouve dans la section des prévisions saisonnières. On y trouve une section nommée Climatologie de la température et des précipitations. Hum, y a des chances que l'on trouve ce que l'on cherche ici.

Les paramètres disponibles dans cette section ne nous permettent pas d'avoir une carte annuelle, seulement des cartes pour des périodes de 3 mois. Séparons donc notre recherche en deux: été et hiver. Prenons juin-juillet-août (jja) pour l'été, et décembre-janvier-février (jfm) pour l'hiver, puisque c'est ce que le menu déroulant nous suggère comme choix de saison.

Carte du climat des précipitations du Canada pour les mois de juin-juillet-août
Carte climatique des précipitations au Canada pour l'été (juin-juillet-août)
Carte du climat des précipitations du Canada pour les mois de décembre-janvier-février
Carte climatique des précipitations au Canada pour l'hiver (décembre-janvier-février)

Première constatation, si on exclue la Colombie-Britannique, la vallée du St-Laurent et les provinces de l'Atlantique, il y a pas mal moins de précipitation en hiver qu'en été. Notre désert ne se situera donc pas dans une de ces 3 régions exclues.

Sur la carte des précipitations pour l'été, on voit que toutes les régions se trouvant au sud des territoires du Nord-Ouest et du Nunavut reçoivent 200 mm ou plus de pluie durant ces 3 mois. Ces régions sont donc exclues de notre zone d'intérêt.

Reste donc le Grand Nord canadien. Regardons la climatologie des stations météorologiques du Nunavut. Allons-y avec les plus connus: Alert et Eurêka. Si on regarde l'intersection de la colonne année et de la ligne Précipitation (mm), on trouve la valeur recherchée, c'est-à-dire la quantité de précipitation en mm pour l'année.

Pour Alert, on a 153,8 mm de précipitation et, pour Eurêka, 75,5 mm! Ces deux endroits se qualifient donc comme désert! Il y a très peu de précipitations et une densité de population très, très basse. Il n'y a pas vraiment de végétation non plus dans cette région.

Si on regarde un peu plus au sud, à Yellowknife par exemple, on constate qu'il y tombe 280,7 mm de précipitation par année. Ce n'est pas très mouillé comme endroit, mais c'est quand même trop pour se qualifier comme un désert.

On peut donc conclure que: le Grand Nord canadien, au nord de 70° de latitude nord, est un désert.

À propos d'Osoyoos

L'internaute qui ferait une recherche sur internet sur les mots «désert canada» pourrait tomber sur des articles (Environnement Canada, Office du tourisme de Colombie-Britannique, etc.) prétendant que la région d'Osoyoos, dans le sud de la vallée de l'Okanagan est aussi un désert.

Sud de la vallée de l’Okanagan
Sud de la vallée de l’Okanagan, près de la ville d'Oliver

Pour y être déjà allé, il est vrai que, à l'intérieur des terres, la végétation rappelle celle d'un désert. Mais, la quantité de précipitation annuelle moyenne enregistrée à la station d'Ossoyos est de plus de 300 mm. Ce régime précipitation est plutôt semi-aride, selon la classifcation de Köppen. Ce n'est donc pas un désert.

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