697 billets et 979 commentaires jusqu'à maintenant

Implication des scientifiques dans les processus de décision

L'an dernier, lors de ma présence au congrès de la Société de météorologie et d'océanographie (SCMO), une chose m'a surprise: la plupart des conférences plénières portaient sur le réchauffement climatique. Tous les résultats des scientifiques pointaient vers la même conclusion, peu importe leur champ d'expertise (climat, glace, biologie, etc.).

CMOS

Ce congrès étant LA réunion annuelle des scientifiques canadiens spécialistes du climat, je me suis demandé jusqu'à quel point les politiques du gouvernement pouvaient être influencées par ces personnes. Quel est le lien entre la réalité scientifique et la prise de décision?

Afin de répondre à ces questions, je me suis joins à Simon Hobeila, conseiller en éthique de la recherche à l'Université de Montréal, ainsi qu'à Jacques Descurieux, conseiller national en communications à Environnement Canada, pour tenir une session ayant pour titre l'Implication des scientifiques dans les processus de décision au congrès de la SCMO en 2008.

Nous aborderons l'implication des scientifiques dans les processus de décision selon 3 thèmes:
* La prise de décision politique;
* Le transfert et le partage de connaissances scientifiques et hydrométéorologiques;
* La responsabilité scientifique face au débat environnemental.
Vous pouvez aussi consulter la description détaillée de notre session.

Si vous êtes intéressé – ou connaissez quelqu'un qui pourrait être intéressé – à venir présenter sur cette question on ne peut plus importante, vous avez jusqu'au 15 février 2008 pour soumettre vos résumés via la page web de la SCMO. Le congrès se tient du 26 au 30 mai 2008 à Kelowna dans la vallée de l'Okanagan en Colombie-Britannique.

Le redoux de janvier au Canada

Nous sommes au mois de janvier (2008), il fait chaud à Villeray (7°C), mais semble-t-il que c'est normal.

Ce n'est pas qu'on ne fait confiance aux spécialistes, mais c'est tellement plus agréable lorsque l'on peut voir. On veut du visuel! Je vous propose un tour d'horizon de la climatologie du mois de janvier de plusieurs villes du Québec et de quelques villes du Canada. Les données proviennent d'Environnement Canada, les graphiques sont une courtoisie de ptaff.ca.

Une petite explication des graphiques avant toute chose. Le bleu c'est pour le froid, le rouge c'est pour le chaud. Les lignes sont pour les moyennes et les points pour les records. Oublions les lignes vertes et brunes, vous êtes fins. L'axe horizontal représente le temps, l'extrême gauche du graphique étant le 1 janvier et l'extrême droite le 31 janvier.

Vous remarquerez que pour la plupart des villes du sud du Canada, il y a un réchauffement dans la troisième semaine de janvier, réchauffement que l'on peut distinguer par une petite remonté dans les lignes rouge et bleu.

Endroit: Bagotville
Période :Janvier 1942 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Bagotville
Endroit: Chibougamau
Période :Janvier 1942 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Chibougamau
Endroit: Gaspé
Période : Janvier 1965 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Gaspé
Endroit: Inukjuak
Période : Janvier 1921 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Inukjuak
Endroit: Kuujjuaq
Période : Janvier 1917 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Kuujjuaq
Endroit: Montréal
Période : Janvier 1942 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Montréal
Endroit: Sherbrooke
Période : Janvier 1962 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Sherbrooke
Endroit: Ottawa
Période : Janvier 1938 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Ottawa
Endroit: Timmins
Période : Janvier 1955 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Timmins
Endroit: Winnipeg
Période : Janvier 1938 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Winnipeg
Endroit: Régina
Période : Janvier 1937 — Décembre 2007
Climatologie de la température du mois de janvier pour Régina

Climatologie de la neige au Québec

Le moment me semble bien choisi pour s'attarder un peu sur la climatologie de la neige qui nous tombe, en moyenne, dessus.

J'ai fait le tour de la carte Chutes de neige de l'Atlas du Canada.

Puisque la Couronne me le permet, j'ai fait quelques saisies d'écran ne montrant que le Québec sur la carte, histoire de vous économiser du travail et une navigation inutile.

Commençons d'abord par la quantité de neige que nous recevons habituellement dans une année:

Chute de neige moyennes annuelles

On voit que le sud du Québec se divise en 2 zones. La première est délimitée par la vallée du St-Laurent, jusqu'à la ville de Québec, la vallée de l'Outaouais et la vallée du St-Maurice. Cette zone reçoit entre 100 et 200 cm de neige par année. Le reste du sud du Québec est beaucoup plus enneigé habituellement, environ le double de la quantité de précipitation solide soit entre 200 et 400 cm.

L'épaisseur maximale de neige au sol. C'est la Côte-Nord, la Gaspésie et Charlevoix qui ont le plus de neige au sol au Québec.

Épaisseur maximale de neige au sol pour le Québec

En rafale, l'épaisseur médiane de neige au sol à diverses date.

15 novembre
Climatologie de l’épaisseur de neige au sol pour le 15 novembre
Montréal: 0 cm
31 décembre
Climatologie de l’épaisseur de neige au sol pour le 31 décembre
Montréal: 30 cm
15 février
Climatologie de l’épaisseur de neige au sol pour le 15 février
Montréal: 50 cm
31 mars
Climatologie de l’épaisseur de neige au sol pour le 31 mars
Montréal: 0-10 cm

Et finalement la date médiane de la disparition de la couverture de neige. On devrait voir nos dernières traces de neige quelque part entre le 1 avril et le 1 mai.

Date médiane de disparition de la couverture de neige

Ha, Montréal l'hiver!

Bonne année!

Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2007

Environnement Canada a publié aujourd'hui sa liste des 10 événements météorologiques les plus marquants de 2007 pour le Canada.

Je recopie ici la première phrase de la page:

Les Canadiennes et les Canadiens se souviendront peut-être de 2007 comme de l'année durant laquelle les changements climatiques ont commencé à se faire sérieusement sentir dans leur pays.

Ce petit tour d'horizon donne une bonne idée des effets que l'on va ressentir dans les prochaines années et de l'impact que les changements climatiques auront sur la vie réelle de la Canadienne et de son Canadien.

La liste des événements marquant pour chaque région du Canada, dont le Québec, est aussi publiée.

Mon poinsettia et moi

Je n'ai pas jetté mon poinsettia, plante officielle du temps des fêtes, au même moment que le sapin de Noël l'an dernier. Je l'ai laissé parmi les autres plantes. Je voulais voir ce qui allait lui arriver.

Mon poinsettia

Surprise, mon poinsettia a passé à travers et a continué à fixer du carbone tout au long de l'année. Au début décembre, il commençait même à reprendre de la vigueur et m'a offert quelque feuilles rouges.

Il est moins beau que ceux vendus dans les épiceries en ce moment, c'est certain. Mais il n'y a eu aucun transport d'impliqué pour amener mon poinsettia chez moi cette année. Pourquoi consommer une plante à chaque année lorsque je peux n'en utiliser qu'une seule? Ai-je à ce point besoin de cet espace autour des autres plantes?

Ça ne fera plus tellement temps des fêtes s'il (elle?) est là à l'année par contre. J'ai remedié à ça en lui enlevant sont cache-pot vert-rouge au mois de janvier. Non mais, j'en ai-tu de l'imagination rien qu'un peu?

Cher poinsettia, ça fait 1 an que nous avons une relation et je voudrais souligner que je t'apprécie toute l'année, même si je ne te regarde que vers la fin décembre.

Mise à jour (23 janvier 2008): J'ai été obligé de jeter mon poinsettia. Il y avait plein de mouches minuscules qui nichaient dessus. Je vais en acquérir un autre en décembre prochain faut croire.

La fumée de cigarette et la pression partielle

Vous avez eu des amis à la maison, ça a fêté fort. Le balcon, si balcon il y a, est trop petit et/ou ça ne vous tente pas d'envoyer tous les fumeurs dehors.

Résultat, le lendemain sa sent la cigarette en cibole dans la place. Comment faire pour vous débarasser de l'odeur?

La nature, c'est bien connu, cherche à établir l'équilibre. Peut-être peut-elle nous aider un peu?

En créant un canal de communication pour l'air entre l'extérieur et l'intérieur de la maison, en ouvrant une fenêtre de 1 millimètre par exemple, la pression partielle de la fumée cherchera à être la même à l'intérieur qu'à l'extérieur de la maison. Lorsque cet équilibre sera atteint, il n'y aura plus d'odeur de cigarette à l'intérieur parce qu'il est certain que vous ne pourrez mettre suffisament de fumée dehors pour que ça sente là aussi.

Une fenêtre ouverte

Grosse nouvelle me direz-vous, si on ouvre une fenêtre ça va moins sentir la fumée… Je sais, ce n'est pas un scoop, mais là où, personnellement, je trouve ça intéressant, c'est que l'on n'est pas obligé d'ouvrir la fenêtre d'un pied et demi et que toute la fumée va éventuellement sortir. En n'étant pas trop pressé, une ouverture de 1 mm va nous amener à nos fins.

Cette règle, tant qu'il n'y a pas de réaction chimique, s'applique à tous les gaz (ou odeur). Vous pourrez lui trouver d'autres applications, je n'en doute pas un instant.

Allez, je vous laisse, encore une fois, sur une toune tout à fait à propos, une fenêtre ouverte de Pauline Ester interprété par nul autre que cabrel62160.

Montréal, tempête du 16 décembre 2007

On ne réalise pas toujours la signification réelle des informations météorologiques qui nous sont données. Comparons, pour le plaisir, ce que donne une image radar avec ce qu'il y a sur le terrain.

L'image radar de Montréal pour le 16 décembre 2007 à 16 UTC (11h, heure locale):

Image du radar de McGill pour le 16 décembre 2007 à 16 UTC

Toute suite après cette saisie d'écran, j'ai mis ma tuque, mes combines et mes bottes, et je suis allé faire une petite virée dans Villeray. Cliquez sur la photo pour l'avoir en plus haute résolution.


Premier arrêt, coin De Gaspé—Villeray, regardant Villeray dans la direction ouest. Le feu de circulation rouge que l'on distingue au loin est à environ 150 mètres. Le traîneau semble un véhicule particulièrement adaptée pour ces circonstances.


Deuxième arrêt, coin Villeray—St-Laurent, en regardant vers St-Laurent dans la direction nord. Remarque: les automobilistes passent quand même sur les lumières jaunes, même avec une visibilité pratiquement nulle et une adhérence vraiment en-dessous de la normale. Un manque de respect des éléments selon moi.


En plein milieu du parc Jarry. Ça ne paraît peut-être pas, mais c'est une photographie du champ centre d'un des terrains de baseball.


Vaillant tracteur qui déblait le chemin. Ça fait plutôt penser à quelqu'un qui essaierait d'écoper un lac avec une tasse, mais ça va toujours leur faire ça de moins à souffler.


Mise à jour: il a neigé aussi à Québec!

Soleil: flux solaire théorique maintenant affiché

En été, les journées sont non seulement plus longues, mais le soleil est également « plus fort ».

C'est ce que je voulais illustrer, ou plutôt chiffrer, en ajoutant le graphique du flux solaire maximal théorique quotidien parmi les graphiques produits sur la page de ptaff.ca consacrée au Soleil. Ce graphique présente l'énergie reçue lorsque le soleil est à son plus haut dans un ciel sans nuage.

C'est un calcul théorique, la formule provient de la librairie logicielle de physique d'Environnement Canada. Information prise, ces renseignements sont du domaine public, le soleil n'appartient à personne, j'en ai profité pour libérer ce code. Il peut être trouvé sur la page de mon ami finlandais Henrik Härkönen, un des milliers de contributeurs du code permettant de réaliser ptaff.ca.

L'unité du flux solaire est le Watt/m2, c'est à dire une quantité d'énergie par unité de surface. Lorsque le soleil est « fort », c'est parce qu'il y a beaucoup d'énergie qui nous arrive en plein visage. Lorsque l'on brûle du papier à l'aide d'une loupe, on concentre les rayons reçu du soleil sur une surface plus petite, d'où l'augmentation de l'énergie par unité de surface.

Rêvons un peu, le solstice d'hiver approche, quelle quantité d'energie recevrait-on si on était à Rio de Janeiro au lieu de Montréal. Environ 1150 Watt/m2 au lieu des 380 de Montréal. Trois fois plus d'énergie! Et il y a du soleil 13 heures par jour, au lieu des 8 heures et quelques de Montréal!

Flux solaire maximal, comparaison entre Montréal et Rio de Janeiro

Ça donne le goût d'aller dans le sud. L'hémisphère bien sûr, pas la direction.

Je vous laisse sur le vidéoclip de Laurent Voulzy, le soleil donne, toune parue lorsque j'avais 10 ans et que dont j'ai retenue le titre, preuve d'un intérêt précoce pour cette étoile.

L'énergie consommée par les voitures électriques

Ce billet est une révision importante d'un précédent qui était nommé Le mythe de la voiture électrique. Suite à une erreur de calcul soulignée par Wayne, erreur d'un facteur 10, mon analyse et mon commentaire ne tenaient plus la route. Étant donné que l'erreur a été soulignée quelques minutes après publication, je me permets exceptionnellement de remplacer l'autre billet par celui-ci.

La voiture électrique semble être une option de choix pour combattre le réchauffement climatique. En effet, quoi de mieux que l'énergie verte d'Hydro-Québec pour remplacer les hydrocarbures? Soit, usons de magie et supposons que, demain matin, toutes les voitures du Québec sont transformées en voitures électriques. ptaff.ca vous fait un spécial cette semaine, on vous fait ça gratuit.

Au Québec, de combien d'électricité aurions-nous besoins pour fournir la même énergie que nous donnes la combustion du pétrole? Le Québec a-t-il suffisament d'énergie pour ces futures voitures électriques?

Quelques notes avant de commencer:
* Utilisons, comme unité de mesure, la puissance de la centrale Robert-Bourrassa (LG2): 5 616 MW.
* Je sais que le moteur électrique est plus efficace que le moteur à combustion et que cela prendrait moins d'énergie pour avoir le même travail de nos automobiles si elles étaient électriques. Laissons cela de côté pour notre discussion, nous y reviendrons lorsque nous aurons les chiffres.
* Je ne pars pas de rien, j'ai déjà fait un calcul semblable pour vérifier s'il ne serait pas possible de remplacer notre consommation d'essence par de l'hydrogène produit par des cellules photovoltaïques (tant qu'à être vert, aussi bien l'être jusqu'au bout!).

Selon la Régie de l’énergie du gouvernement du Québec, la consommation totale du Québec est de 8,3 milliards de litres d’essence par année. Or, 1 litre d’essence fournit 34,8 millions de joules (MJ).

Il faut donc obtenir pour une année l'équivalent de 289 milliards de millions (1015) de joules en électricité. De combien de centrales comme celle de Robert Bourassa a-t-on besoin pour produire cette énergie?

289 milliards de millions de joules pendant 1 année, c'est 9 200 millions de joules à chaque seconde, ou encore 9 200 mégawatt (MW). La centrale Robert Bourassa a une puissance de 5 616 MW. Il faudrait donc entre 1,6 et 1,7 centrales comme Robert Bourassa pour fournir une puissance de 9 200 MW.

Penchons-nous maintenant sur l'efficacité du moteur électrique. Au plus, le moteur électrique a une efficacité énergétique 3 fois supérieure à celle du moteur à combustion (90% vs 30%). En considérant cette efficacité, c'est environ 0,5 centrale Robert Bourassa qu'il faudrait pour produire les 3000 MW nécessaire.

Où Hydro-Québec irait-il chercher cette énergie? On peut penser au défunt projet Grande-Baleine: il aurait produit 3210 MW avec 3 centrales. Ou encore le Suroît avec 836 MW. Ou encore la dérivation de la rivière Rupert avec 888 MW. Ou peut-être économiser des kilowatts pour les mettre dans la voiture?

Saison d’ouragans 2007 : constat incertain

Le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) avait prévu, tel que rapporté sur HDLC le 04 juin 2007, que la saison d'ouragans 2007 serait un bon cru.

Il semble que ce ne soit pas aussi simple d'analyser les résultats, finalement.

Par expérience, c'est souvent très très difficile de savoir si un prévision, lorsqu'il est question d'atmosphère, est ratée ou non. Et jusqu'à quel point.

« Page précédentePage suivante »