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Augmentation des températures au Québec: 1960 à 2003

Couverture du rapport Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007

Ce billet est le deuxième d'une série portant sur le rapport Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007. Le lecteur pourra retrouver l'ensemble de cette série en consultant les billets portant l'étiquette Vivre avec les changements climatiques au Canada.

Lorsque l'on parle de réchauffement climatique, il est souvent question de ce qui arrivera au climat de la planète dans le futur. Mais qu'en est-il du passé récent? Et le Québec, lui, s'est-il réchauffé?

Extrait du rapport, page 181.

Dans des études récentes, Yagouti et al. (2006, sous presse) ont constaté un réchauffement notable du climat dans plusieurs régions du Québec méridional entre 1960 et 2003. Un réchauffement marqué des températures annuelles moyennes, entre 0,5 ºC et 1,2 ºC, a été constaté dans l’ouest et le centre du Québec méridional. Le réchauffement suit un gradient décroissant orienté d’ouest en est. Ainsi, dans l’est du Québec méridional, un réchauffement peu important et inférieur à 0,5 ºC s’est produit au cours de la même période. À la majorité des stations, on a constaté que le réchauffement a été plus rapide à partir de la deuxième moitié des années 1990 et a été plus prononcé la nuit que le jour, principalement en été. L’hiver et l’été constituent les saisons où le réchauffement le plus marqué a été constaté. Ainsi, par exemple, le centre et l’ouest du Québec méridional ont connu en été des augmentations des températures minimales variant entre 0,4 et 2,2 °C alors que, dans l’est, la majorité des stations n’a enregistré aucune tendance significative (voir la figure 5). Enfin, le réchauffement des températures hivernales et estivales s’est traduit par une évolution notable de plusieurs indicateurs climatiques, notamment les degrés-jours de croissance, les degrés-jours de chauffage, ou encore la durée de la saison sans gel. Le lecteur intéressé par une analyse détaillée de l’évolution des températures et des indicateurs climatiques dérivés pourra consulter l’ouvrage de Yagouti et al. (2006).

Interpolation de la tendance des températures annuelles moyennes entre 1960 et 2003
Figure 5: Interpolation de la tendance des températures annuelles moyennes entre 1960 et 2003. Les tendances présentées ici sont cohérentes avec les analyses faites à l’échelle du continent. Les masses d’eau imposantes à l’est du Québec expliqueraient la différence est-ouest (Yagouti et al., 2006).

Quant au climat du nord du Québec, l’analyse des données homogénéisées des quelques stations semble indiquer un réchauffement plus important que dans toute autre région du Québec au cours du XXe siècle. À Inukjuak, par exemple, où l’on dispose de la plus longue série de données climatiques, la tendance de la température moyenne annuelle est de +2,9 °C de 1922 à 2004. Toutefois, il faut noter que l’ensemble des stations nordiques (voir la figure 6), incluant Inukjuak, ont vécu une tendance nulle, voire légèrement négative entre 1950 et le début des années 1990, suivi par une période plus chaude d’au moins 1°C que les normales de 1961 à 1990. À titre d’exemple d’impact de cet épisode chaud, la température du pergélisol en surface a augmenté de près de 1°C en dix ans à plusieurs sites couvrant l’ensemble du nord du Québec (Allard et al., 2004).

Tendance des températures moyennes annuelles pour cinq stations nordiques non homogénéisées
Tendance des températures moyennes annuelles pour cinq stations nordiques non homogénéisées (M. Allard, communication personnelle, 2006).

Références

* Ressources naturelles Canada. «Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007». Impacts et adaptation liés aux changements climatiques. Site de Ressources naturelles Canada [En ligne]. http://www.adaptation.nrcan.gc.ca/assess/2007/pdf/full-complet_f.pdf (Document consulté le 11 juillet 2008)
* Yagouti A., G. Boulet et L. Vescovi. « Homogénéisation des séries de températures et analyse de la variabilité spatio-temporelle de ces séries au Québec méridional », rapport no 4 dans Homogénéisation des séries de températures du Québec méridional et analyse de l’évolution du climat à l’aide d’indicateurs, Ouranos, Montréal (Québec), 2006, 140 p, .http://www.ouranos.ca/doc/Rapports%20finaux/Rapport_final_MDDEP_Ouranos_pro jet7%201%20.pdf> [consultation : 2 mai 2007].
* Allard, M., R. Fortier, O. Gagnon et Y. Michaud. Problématique du développement du village de Salluit, Nunavik., Une communauté en croissance sur un terrain sensible au changement climatique, rapport final, Centre d’études nordiques, Université Laval, Québec (Québec), 2004, 101 p., http://www.ouranos.ca/doc/Rapports%20finaux/Allard.pdf, [consultation : 2 mai 2007].

Températures et précipitations annuelles moyennes au Québec

Couverture du rapport Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007

Ce billet est le premier d'une série portant sur le rapport Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007. Le lecteur pourra retrouver l'ensemble de cette série en consultant les billets portant l'étiquette Vivre avec les changements climatiques au Canada.

En moyenne, quelle est la température et quelles sont les précipitations auxquelles le Québec à droit à chaque année?

Voici 2 cartes montrant les moyennes de températures et de précipitation annuelles du Québec.

Températures annuelles moyenne au Québec

temperature_annuelle_moyenne_quebec.jpg
Températures (en °C) moyennes annuelles au Québec entre 1966 et 1996 (Ouranos, 2004)

Analyse

Les couleurs représentent une différence d'environ 2°C. Le Québec, du nord au sud, a une différence de température de 17°C. Il y a une stratification est-ouest pour les régions de même température. La région la plus chaude est celle entourant Montréal. La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean et la bordure du fleuve St-Laurent, de la ville de Québec jusqu'à la basse Côte-Nord, sont des incursions chaudes dans une zone plus froide. Il en est de même pour l'île d'Anticosti et la majorité de la Gaspésie. Cette zone plus chaude est due à la présence d'eau qui empêche ces zones de se refroidir rapidement en hiver (voir le billet La couverture de glace du golfe du St-Laurent).

Il y a une corrélation entre les zones de températures et la végétation de ces zones. Le frère Marie-Victorin avait d'ailleurs dressé une carte des températures et précipitations normales enregistrées à Montréal, Québec et Anticosti durant 40 ans, (1885-1924). Vous pourrez retrouver ces cartes sur le site de Nichole Ouellette (charmante dame au demeurant) consacré à la Flore laurentienne.

Précipitations annuelles moyenne au Québec

precipitation_annuelle_moyenne_quebec1.jpg
Précipitations (en mm) moyennes annuelles au Québec entre 1966 et 1996 (Ouranos, 2004)

Analyse

De façon générale, plus on est au sud du Québec, plus il y a de précipitations. Encore une fois, la bordure du fleuve St-Laurent influence le comportement normal que l'on pourrait s'attendre à voir: il y a plus de précipitations. La zone la plus sombre semble correspondre à la Réserve faunique des Laurentides. La chaîne de montagnes de cette région provoque probablement les précipitations par phénomène d'ascendance orographique.

Référence

* Ressources naturelles Canada. «Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007». Impacts et adaptation liés aux changements climatiques. Site de Ressources naturelles Canada [En ligne]. http://www.adaptation.nrcan.gc.ca/assess/2007/pdf/full-complet_f.pdf (Document consulté le 11 juillet 2008)

Vivre avec les changements climatiques au Canada

Il y a quelques semaines, j'ai demandé gentiment à Ressources naturelles Canada de me faire parvenir le document intitulé Vivre avec les changements climatiques au Canada: édition 2007 (aussi disponible en pdf).

J'ai reçu, à ma grande surprise, une brique de 450 pages séparée en 10 chapitres. Les informations et les graphiques colligés dans cet ouvrage constituent un survol climatique et une exploration de l'avenir du climat du pays que vous ne retrouverez nulle part ailleurs dans l'Univers.

Photo du livre « Vivre avec les changements climatiques au Canada »

Le Canada est séparé en 6 régions correspondant à 6 chapitres. Ce sont les experts de chacune des régions qui ont rédigé le chapitre de la section correspondante. Par exemple, le chapitre consacré au Québec a été rédigé par pas moins de 17 auteurs.

On y trouve des études de cas pour chaque région, les graphiques et les tableaux ont une bonne définition, sont exhaustifs et toutes les couleurs sont bien rendues, les citations sont nombreuses et faites comme elles se doivent (hyperlien et date de consultation sont monnaies courantes). Un bijou je vous dis.

Je vous propose dans une série de billets les extraits que je trouve pertinent.
On pourra les retrouver en visitant la section portant l'étiquette Vivre avec les changements climatiques au Canada.

Les zombis et le gouvernement du Canada

J'écoutais hier soir un film canadien de zombis: Fido. Il est produit, entre autres, par Téléfilm Canada.

Zombi canadien

J'ai un doute pour ce film. Est-ce que les zombis sont pour ou contre l'ordre public?

C'est une question difficile. Je sais ce qu'est un zombi mais, pour ce qui est de l'ordre public, ce n'est pas défini dans la loi C-10. Comment faire?

La beauté de cette loi réside dans le fait que les créateurs vont toujours devoir se poser cette question à l'avenir avant de demander du financement au gouvernement fédéral.

Pis des fois, la réponse n'est pas évidente.

De la science et du gouvernement du Canada

L'éditorial de la prestigieuse revue scientifique Nature, édition du 21 février 2008, est consacré au traitement fait à la science par le gouvernement canadien.

Intitulé «Science in retreat», plusieurs aspects de la politique scientifique du gouvernement du Canada nouveau y sont traités.

Dans le coin gauche, Stephen Harper, dans le coin droit, la science représentée par son icône, Albert Einstein

À lire, que l'on soit scientifique, électeur, ou encore un Canadien soumis aux lois de la physique.

L'inaptitude humaine à prévenir

Notre premier ministre Stephen Harper parle d'environnement.

Un petite citation, bilinguisée par moi-même, qui me semble justifier les agissements du présent gouvernement fédéral.

Cette inaptitude de l'homme à prévoir – ou à prévenir – les conséquences à long terme est peut-être inhérente à notre espèce, modelée par les millions d'années où nous vivions au jour le jour par la chasse et la cueillette. Il se peut aussi que ce ne soit qu'un mélange d'inertie, d'avarice et de sottise encouragés par la structure de la pyramide sociale. La concentration du pouvoir au sommet des sociétés de grande envergure incite l'élite au statu quo; ils continuent à prospérer pendant les temps sombres, bien après que l'environnement et la population en général aient commencé à souffrir.

This human inability to foresee – or to watch out – long range consequences may be inherent to our kind, shaped by the millions of years when we lived from hand to mouth by hunting and gathering. It may also be little more than a mix of inertia, greed and foolishness encouraged by the shape of the social pyramid. The concentration of power at the top of large-scaled societies gives the elite a vast interest in the status quo; they continue to prosper in darkening times long after the environment and general populace begin to suffer.

Source: Ronald Wright, A Short History of Progress ,Toronto: Anansi, 2004, ISBN 0-88784-706-4, pp. 108-019

Droit d'auteur: vol ou violation?

Enfreindre les droits d'auteur, ce n'est pas voler. Du moins au Canada. Ce n'est pas une opinion, c'est un fait juridique. Le terme utilisé dans la loi sur le droit d'auteur du Canada est violation du droit d'auteur. Le mot « vol » n'est même pas présent une fois dans le texte de loi sur le droit d'auteur.

Les dictionnaires sont aussi en accord avec cette définition, ce qui fait que cette affirmation est probablement vrai dans toutes les législations du monde.

Pour s'en convaincre, consultons différents dictionnaires (un dictionnaire de France, un du Québec et un du Canada) pour voir de quoi il est question lorsque l'on parle de vol versus une violation.

Le Littré

Vol: Action de celui qui prend la chose d'autrui pour se l'approprier.
Violation: Action de violer un engagement, de porter atteinte à un droit, de profaner une chose sacrée, d'enfreindre un règlement.

Le grand dictionnaire terminologique

Vol: Délit pénal caractérisé par l'appréhension matériel d'une chose appartenant à autrui avec l'intention de la faire sienne.
Violation: Manquement à une loi, à un droit, à une obligation, à un engagement ou à un devoir par commission ou par omission.

Termium

Vol: Commet un vol quiconque prend frauduleusement et sans apparence de droit, ou détourne à son propre usage ou à l'usage d'une autre personne, frauduleusement et sans apparence de droit, une chose quelconque, animée ou inanimée, avec l'intention : a) soit de priver, temporairement ou absolument son propriétaire […] de son droit ou intérêt dans cette chose.
Source:
Code criminel et lois connexes = Criminal code and related statutes / [révisé] par Lise Saintonge-Poitevin. –
Canada. Lois, etc.
Montréal : Wilson & Lafleur, 1977-
Feuilles mobiles pour mises à jour.;Dans un auto-relieur.

Violation: Action de transgresser une rèlge fondamentale, de ne pas respecter une obligation.
Source: Dictionnaire de droit québécois et canadien : avec table des abréviations et lexique anglais-français / par Hubert Reid. –
Reid, Hubert.
Montréal : Wilson & Lafleur, ©2004.
3e éd. –
xvi, 828 p.;Comprend un index.;ISBN 2891276523.

Arrêtons-nous là. Il est clair que la notion de « vol » est rattachée à un bien matériel alors que la notion de violation est reliée à la transgression d'une règle.

Il est important de faire la différence entre les 2 termes. Le premier, le vol, est rattaché à une existence physique de la matière, inaliénable peu importe la volonté de l'homme. Le deuxième, la violation, est plutôt rattachée à la transgression d'une règle et, dans le cas du droit d'auteur d'une règle est créé par l'homme.

Il n'est en rien naturel de vouloir appliquer les règles mis en place pour gérer le monde matériel au monde immatériel. Les conditions et les lois naturelles régissant les 2 mondes sont différentes, ce ne sont pas les mêmes contraintes.

Supposons que les plus grosses puissances du monde matériel veulent étendre leur emprise sur le monde immatériel. Puisque les règles présentent dans le monde matériel en ont fait des puissants, ils auraient tout intérêt à essayer de transférer ces contraintes dans le monde immatériel. Comment fait-on pour transférer ces contraintes? Avec la législation. Comment influence-t-on la législation pour qu'elle favorise ses intérêts? Par le lobbying, même s'il faut utiliser la confusion des genres pour plaider sa cause.

Ne vous laissez pas faire, et ça commence par le vocabulaire.

La nouvelle loi sur le droit d'auteur au Canada, où est la couverture francophone?

Le 13 décembre 2007, le ministre de l'industrie du Canada Jim Prentice devait introduire une nouvelle loi sur le droit d'auteur au Canada.

Suite à une série de moyens de pression sur le ministre (voir ce vidéo sur YouTube), ce projet n'a pas été déposé en chambre. Cette pression a essentiellement pour origine le juriste Michael Geist, professeur à l'Université d'Ottawa. Michael Geist a publié une série de billets sur son blogue expliquant les enjeux reliés à ce projet de loi et à l'impact qu'il aura sur les Canadiens.

Par la suite, la blogosphère du Canada anglais a emboîté le pas:
* Boing Boing (Cory Doctorow est Canadien);
* Sam Trosow, professeur à la Faculté de droit de l'université Western Ontario;
* rabble.ca, un collectif de journalistes, d'écrivains, d'artistes et d'activistes Canadiens;
* Galacticast (excellent vidéo);
* Digital Copyright Canada;
* Rod Templeton (un geek de Vancouver);
* Open Source Video (encore quelqu'un qui parle de liberté en manoeuvrant un Mac…);
* etc.

Il y en a encore des dizaines de blogues anglophones qui parlent de ce sujet, mais je vais m'arrêter ici.

Les anciens médias en ont ensuite parlé. Tous les grands médias anglophones du Canada ont un ou plusieurs articles qui en parlent:
* CBC (Search Engine, The Hour, The National);
* Toronto Star, où Michael Geist tient une chronique hebdomadaire;
* The Financial Post;
* The Gazette;
* The Globe and Mail (abonnement requis, mais le titre illustre de quoi il est question);

Dans le ROC, il est clair que la nouvelle loi sur le droit d'auteur est un événement médiatique qui a commencé dans la blogosphère et qui a ensuite trouvé echo dans les anciens médias.

Que se passe-t-il durant ce temps au Québec? Vraiment, vraiment pas grand chose.

La blogosphère est pratiquement absente de ce débat. En tout, j'ai trouvé 4 blogues qui en parlent:
* Étienne Goyer (blogue, courrier du lecteur du Devoir);
* Nicolas Langelier;
* CultureLibre.ca;
* IM2 | OQP (qui répertorie essentiellement des liens);
* Nelson Dumais.

5 billets en tout et pour tout. Et il y a Nelson Dumais là-dedans, alors qu'il devrait probablement être dans la catégorie des anciens médias… Où sont les autres?

Dans les anciens médias?
* 2 articles d'André Brunet dans La Presse (article 1, article 2);
* Un article de la Presse Canadienne parue dans le journal du Devoir;

Je n'ai rien trouvé sur le site de Radio-Canada, ni ailleurs sur les sites des grands médias.

Il y a peut-être des billets ou des articles qui ont échappé à mes recherches, mais il est clair que l'ampleur de la couverture est d'au moins un ordre de grandeur plus grand dans le Canada anglais que du côté francophone. Qu'est-ce qui peut bien expliquer cela?

Il ne faut pas s'attendre à ce que les grands groupes de presse québécois parlent spontanément des enjeux de cette nouvelle loi. Ils sont souvent eux-mêmes reliés à des groupes d'ayant-droits (Quebecor, GESCA, Transcontinental) qui seraient monétairement avantagés par un durcissement de la loi sur le droit d'auteur et par l'effritement du bien commun. De plus, les enjeux technologiques sont perçus comme peu vendeurs, parce que trop complexes probablement. Ils n'ont pas réagi lors de l'utilisation du vote électronique qui s'attaque aux fondements même de la démocratie au Québec, il ne faut pas s'attendre à mieux dans ce cas-ci.

Reste donc la blogosphère. Lors de la prise de position frivole de l'ADISQ, la blogosphère québécoise a été prompte à réagir. Que se passe-t-il donc dans le débat sur la nouvelle loi sur le droit d'auteur pour qu'il passe presque inaperçu? Est-ce parce que le porte parole, Michael Geist, est un anglophone et qu'il n'existe pas de juriste québécois qui s'occupe publiquement de ces questions?

Je l'ignore mais j'espère que la blogosphère québécoise va réagir, il n'y a pas de raison que ce ne soit que le Canada anglais qui mène seul le combat.

La mouvante capitale du Canada

En lisant les Contes, légendes et récits de l'Outaouais de Martin Frigon, un paragraphe m'a parut d'une limpidité remarquable. Ce paragraphe résume en quelques phrases un pan important de l'histoire canadienne: le déménagement à Ottawa de la capitale du Canada.

C'est tellement bien tourné que je ne peux m'empêcher de le recopier ici, comme aide-mémoire et pour fin de référence. Et un peu pour vous aussi, tiens.

Ottawa ou Outaouais, selon qu'on adopte l'orthographe anglaise ou française (on conserve ordinairement la première quand il s'agit de la ville, reprenant la seconde pour la rivière), est une cité tout à fait nouvelle, qui doit son rang et sa fortune un peu à sa position stratégique et beaucoup aux prétentions discordantes des trois ou quatre capitales que s'est données successivement le Canada. Pendant les premiers temps qui suivirent l'union plus ou moins forcée des deux provinces Supérieure et Inférieure (1840), Kingston avait été la résidence du gouverneur de du Parlement. En 1843, l'un et l'autre se transportèrent à Montréal. En 1849,le parti conservateur anglais, le gouvernement de lord Elgin en faveur des victimes de l'insurrection bas-canadienne de 1837, souleva la populace anglaise de la ville. Le « mob » envahit le palais du Parlement qui fut livré aux flammes avec sa riche bibliothèque par ces émeutiers soi-disant loyalistes. La capitale fut alors transportée à Toronto mais le Bas-Canada réclamant sa part d'hégémonie, il en résulta un gouvernement nomade qui devait résider par périodes égales à Toronto et à Québec. Vers 1858, chacun réclamait contre les inconvénients de cette constitution bicéphales ; mais les localités rivales maintenaient plus que jamais leurs prétentions particulières à rester ou à redevenir le siège du gouvernement. En désespoir de cause on s'adressa à la métropole, et celle-ci, à la grande surprise de tous, trancha le procès en faveur d'une petite ville située dans une région à peine envahie par les défrichements et qu'on ne connaissait guère alors que sous le nom de Bytown, qu'elle avait reçu du colonel By, son fondateur. Le cabinet de Londres s'était décidé par des raisons stratégiques. Assise sur la rivière Outaouais, à la tête du canal Rideau, possédant par conséquent des voies de communication indépendantes du caprice comme du canon des Yankees, la nouvelle capitale se trouvait, en cas de guerre, à l'abri d'un coup de main. Les Canadiens se soumirent, non sans murmurer quelque peu, à la décision métropolitaine; et dix ans après, Ottawa, enrichi de monuments en rapport avec sa nouvelle situation, monta encore en dignité en devenant, par l'union de toutes les colonies britanniques de l'Amérique septentrionale, la capitale d'un empire aussi vase que l'Europe, entière, quoiqu'il ne contienne encore que quatre millions d'êtres humains, parmi lesquels un million deux cent mille environ, Canadiens, Acadiens ou métis Français représentent la race te la langue des premiers colonisateurs de la Nouvelle-France.

Référence: CONTES, LÉGENDES ET RÉCITS DE L’OUTAOUAIS, Martin Frigon, ÉDITIONS TROIS-PISTOLES, Chez les Français d'Amérique, H. De la Motte, p. 305-306

Lecture complémentaire: Martin Frigon raconte l'Outaouais (Cyberpresse)

METRo à Toronto (II)

Mon passage au Free Software & Open Source Symposium a été des plus agréables. Mes commentaires en vrac.

Ma présentation a bien été. De l'intérêt de la part des auditeurs envers METRo mais aussi en ce qui a trait au logiciel libre au sein du gouvernement du Canada. Nous avons même eu droit à un article sur METRo dans InterGovWorld.com.

Ce qui est le fun avec un congrès de geeks, c'est que la technologie est utilisée à plein et d'une façon très efficace. Des exemples? Une étiquette pour les photos de la conférence sur flickr: fsoss2007 (368 photos en date de publication de ce billet). Je vous invite à trouver où est Miguel sur cette photo. Il y a aussi un aggrégateur de tous les billets ayant rapport à la conférence. Une belle façon de récupérer les informations déjà publiées sur internet par rapport à cette conférence. La valeur ajoutée est dans l'aggrégation de l'information, pas dans la création de nouveau contenu.

Vous pouvez me voir, et surtout m'entendre, en téléchargeant mon film à moi! Toutes les présentations ont été filmées et son disponible en format Ogg Theora. (Note pour ceux qui se demandent avec quoi lire ce format: VLC est votre ami).

Vous pouvez aussi jeter un oeil sur la présentation de l'énergique Marcel Gagné. Il nous a présenté comment mettre du bling sur sa station GNU/Linux. J'ai pris le nom de quelques applications en note, il me reste à les essayer. Peut être des nouvelles sur HDLC par la suite, si jamais je suis renversé.

Je ne vous ai pas oublié, chose promise chose due, Marcel Gagné vient, "originalement" comme il dit, de… Chicoutimi! Au FSOSS 2007, il y avait 2 présentateurs Québécois Saguenéens.

Quelques développeurs de la Mozilla fondation étaient présents. La mozilla fondation ne compte que 40 employés rémunérés! Imaginez, un logiciel utilisé par environ 40 millions de personnes par jour (source) développé par seulement 40 personnes!

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