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Des diagrammes circulaires

J'ai reçu cette image sur la ptafflist:

Sur le diagramme circulaire, nommé pie chart en anglais, on a l'impression que la part d'Apple (19,5%) est plus importante que celle de la catégorie Autre (21,2%). Comment se fait-il?

Suit ensuite, sur la même liste de diffusion, un document pdf expliquant pourquoi l'utilisation du diagramme circulaire est, dans la quasi totalité des cas, un mauvais outil de représentation graphique.

Les commentaires de quelques membres de la liste:
* « excellent article!!!! »
* « très intéressant »
* « Ovation debout »

Quiconque ne désire pas devenir un gestionnaire carburant aux présentations PowerPoint (TM) et considérant qu'écrire une macro Excel (TM) consiste à programmer, se doit d'éviter les diagrammes circulaires.

Ne vous laissez pas faire, défendez-vous des diagrammes circulaires! (TM)

La couverture de glace du golfe du St-Laurent

Je vous invite à découvrir la danse hivernale des glaces sur le golfe du St-Laurent. L'échelle des couleurs est en bas à droite de l'écran. Plus la couleur est chaude, plus la couverture de glace est importante. Le noir représente l'eau libre et le rouge une couverture de glace complète. Il s'agit d'un hiver relativement normal.

Ce film est une simulation effectuée dans le cadre d'une publication dans le Journal of Geographical Research, de la couverture quotidienne de glace sur le golfe du St-Laurent pendant l'hiver 96-97.

Pour le créer, l'IML a utilisé les données observées en novembre 2006 pour initialiser 2 champs du golfe du St-Laurent: la température et la salinité de l'eau. Par la suite, l'interaction entre l'atmosphère et les eaux du golfe ont été modélisées pour simuler la création et le mouvement de la glace. Ce sont les couleurs que l'on voit à la surface de l'eau.

Quelques faits saillants de cette animation. Premièrement, il n'y a pas vraiment de glace avant le mois de janvier. C'est que, pour faire geler l'eau, il faut retirer la chaleur dans toute la colonne d'eau (de la surface jusqu'au fond), ce qui fait que même s'il fait en bas de 0° Celsius, l'eau ne gèle pas. Le temps que l'air retire toute cette chaleur à l'eau, on est rendu au mois de janvier. De plus, la couverture de glace n'est jamais complète avant la mi-février ni après la mi-mars. Finalement, la glace disparaît du golfe du St-Laurent à la fin avril.

Cliquez sur les images pour les visualiser à plus haute définition.

Décembre 1996

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de décembre 1996
Janvier 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de janvier 1997
Février 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de février 1997
Mars 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de mars 1997
Avril 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois d’avril 1997

Deuxième remarque, qui découle de la première, la glace commence à se former là où l'eau est le moins profond dans le golfe, c'est-à-dire en aval et en amont du Saguenay et sur les côtes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de la Côte-Nord. Regardez l'image du mois de janvier ci-haut. Vous pouvez consulter la carte bathymétrique du golfe du St-Laurent pour vous en convaincre.

Troisième remarque, le fleuve St-Laurent gèle en amont et en aval du Saguenay, mais jamais à l'embouchure de celui-ci, peu importe le moment de l'année. Sur les images, le petit bout de ligne blanche qui est sur la gauche du fleuve représente le Saguenay. J'ai ajouté une grosse flèche rouge qui indique où est l'endroit qui ne gèle pas.

Cliquez sur les images pour les visualiser à plus haute définition.

4 janvier 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 4 janvier 1997
31 janvier 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 31 janvier 1997
26 février 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 26 février 1997
14 mars 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 14 mars 1997

Non, ce n'est pas que les eaux du Saguenay sont réchauffées par le bouillant caractère de ses riverains, mais bien à cause des eaux de l'océan Atlantique. Celles-ci, à environ 5° Celsius, empruntent le canal Laurentien (profondeur: 300-500 mètres, c'est le «corridor» qui est visible dans le fond du golfe) dans les eaux profondes du golfe, remontent celui-ci jusque dans le fleuve St-Laurent, suit la topographie du fleuve et, rendue à la hauteur du Saguenay, n'a d'autre choix que de remonter vers la surface. Ces eaux étant « chaudes », elles empêchent la glace de se former à cet endroit. C'est d'ailleurs ce même phénomène qui fait converger les touristes Français à Tadoussac chaque année, les nutriments dont se délectent les baleines étant ramenés à la surface à l'instar de la chaleur.

Voici la carte de la bathymétrie à l'embouchure du Saguenay:

Quatrième remarque, les glaces fuient par le détroit de Cabot.

Cinquième remarque, le vent a beaucoup d'effet sur le mouvement des glaces, le courant de surface ne varie pas à ce point. J'ai refait le film avec une plus haute vitesse de déroulement pour bien visualiser ce phénomène.

Références:
* Institut Maurice-Lamontagne;
* Observatoire du St-Laurent;
* Saucier, F. J., F. Roy, D. Gilbert, P. Pellerin, and H. Ritchie (2003), Modeling the formation and circulation processes of water masses and sea ice in the Gulf of St. Lawrence, Canada, J. Geophys. Res., 108(C8), 3269, doi:10.1029/2000JC000686.

Pile 6 volts et piles AA

Lou m'a envoyé ce vidéo par courriel:

En résumé: on achete une pile 6 volts et on obtient 32 piles AA. Pas fou que je me dis. L'histoire ne dit pas si les piles sont d'aussi bonne qualité que celles que l'on pait plus cher en achetant directement les piles AA, mais ça vaut la peine d'essayer.

Mais, avant de faire suivre à tout le monde cette merveilleuse histoire, je me dis que je vais quand même vérifier. Je me rends donc au Canadien Tire et j'achète un pile 6 volts. Première déception: elle coûte 10 $ et non 4-5 $ telle qu'annoncé dans le film. Et non, on ne peut plus invoquer le dollar américain pour expliquer la différence, cette époque est révolue.

Pile 6 volts de marque Duracell

Je m'équipe aussi d'une paire de pinces, provenant d'ailleurs du même Canadien Tire.

Pinces à Miguel

J'ouvre la pile 6 volts et… surprise! Ce n'est pas 32 piles AA, mais bien 4 piles de format D que je trouve.

Intérieur d’une pile 6 volts

Une fois décomposée, la pile 6 volts n'est constituée que de 3 bouts de carton rigide, un bout de carton replié et 4 piles D.

Tout ce que l’on retrouve à l’intérieur d’une pile 6 volts

Morale de l'histoire: toujours vérifier la véracité de ce que l'on reçoit sur internet, comme dans la vie d'ailleurs, avant de transmettre le message à tout son carnet d'adresse. On risque d'avoir l'air fou.

D'ailleurs, maintenant que j'y pense, l'objectif terminal 3 du deuxième module de mon cours de physique de secondaire IV m'a donné toutes les connaissances dont j'ai besoin pour comprendre le problème de la pile 6 volts . Pour faire 6 volts, on peut mettre des piles en série et additionner leur voltage (1 pile D = 1,5 volt; 1,5*4= 6 volts). Ce qui veut dire que les 32 piles AA (1,5 volt) étaient branchées en parallèles ET en séries. L'exercice est laissé au lecteur pour déterminer quelles autres combinaisons de piles auraient pu être employées.

Si quelqu'un a besoin de piles D, j'ai 4 Duracell à donner. Valeur de 10$. Je crois que c'est ce type de piles qui entre dans les lampes de poches des polices. Une fois mis bout à bout, ça semble le bon format, et surtout la bonne masse, pour fesser sur un manifestant à une réunion du G8.

Parlant de piles dont on ne sait pas quoi faire, j'ai un message pour les lecteurs qui me rencontrent dans le monde réel au moins une fois l'an. Je vous invite à conserver vos piles usagées et, la prochaine fois que l'on se rencontre, remettez-les moi. Je vais les amener au boulot, on les envoie au recyclage.

Lettre ouverte du cinéaste Malcolm Guy aux Rendez-vous du cinéma québécois

Je recopie ici, avec l'accord de l'auteur, la lettre ouverte du cinéaste Malcolm Guy aux Rendez-vous du cinéma québécois.

Derrière le prix de la tolérance, l'intolérance

Par cette lettre je souhaite me retirer officiellement du jury du Prix annuel 2008 de la Fondation Alex et Ruth Dworkin pour la promotion de la tolérance à travers le cinéma, décerné par les Rendez-vous du cinéma québécois.

Ce prix est accompagné d'une bourse de 5000$ «remise au producteur pour le travail de l'équipe ayant démontré l'intention de transmettre, à travers l'oeuvre gagnante, un message de compréhension et de tolérance.»

J'ai accepté de bonne foi l'invitation des Rendez-vous du cinéma québécois de me joindre au jury cette année. Mais après avoir examiné de plus près les origines financières et politiques du prix, je dois refuser d'y associer mon nom. Derrière ce qui semble une noble cause se cache une histoire d'intolérance, de division et de discrimination.

Premièrement, je quitte ce jury parce que le Prix annuel de la Fondation Alex et Ruth Dworkin est une initiative du Congrès juif canadien, région du Québec, une organisation que je considère être un véhicule de la propagande israélienne et fondamentalement intolérante de la différence et de la dissidence, particulièrement quand il est question des politiques du gouvernement israélien. En témoigne le refus du comité national du Congrès juif canadien (CJC) d'accepter en son sein l'Alliance des Canadien/nes juif/ves concerné/es (Alliance of Concerned Jewish Canadians (ACJC).

Les membres de l'ACJC ont formé «une alliance pan-canadienne de groupes juifs contre l'occupation dont le point de vue n'est pas représenté par le gouvernement israélien ni par les positions rangées de la majorité des organisations juives au Canada.»

Dans une lettre ouverte aux communautés juives du Canada endossée par plus de 100 membres et partisans, l'ACJC déclare: «Israël continue de mener une stratégie essentiellement militaire tout en prétendant parler au nom des Juifs à travers le monde. Les Canadiens, et particulièrement les Juifs canadiens qui cherchent une résolution pacifique au conflit en apparence sans fin entre Israël et la Palestine, ne doivent plus rester silencieux devant les actions d'Israël dans les territoires occupés.»

Deuxièmement, je me retire de ce jury parce que j'ai découvert qu'Alex et Ruth Dworkin sont au nombre des «grands donateurs» du Fonds national juif (FNJ). Sur le site du FNJ, leurs noms apparaissent avec d'autres ayant comme eux «démontré un engagement soutenu envers Israël et le FNJ» en donnant un million de dollars ou plus à cette organisation sioniste.

On a beaucoup écrit sur le rôle du FNJ, mais je me contenterai ici de rappeler que cette organisation, sous couvert de reforestation et d'achat de terres, a été utilisée par le gouvernement israélien pour masquer et légitimer le déplacement massif du peuple palestinien et l'occupation de leurs terres, dont certaines ont servi à l'érection du Canada Park, près de Jérusalem. Dans un documentaire largement diffusé à la télévision canadienne, Park with no Peace, on révélait que ce parc, financé par le FNJ grâce à des fonds déductibles d'impôts amassés au Canada, a été construit sur les ruines des villages palestiniens de Imwas, Yalu et Beit Nuba.

L'émission The Fifth Estate, diffusée à CBC, révélait que 10 000 Palestiniens ont été arrachés de leurs terres par l'armée israélienne, terres qui deviendraient éventuellement le Canada Park. Un ex-député du parlement israélien déclarait en entrevue que «les Canadiens ont été utilisés pour camoufler un crime de guerre.»

Je ne peux pas être associé à des gens qui financent de telles formes d'intolérance et d'oppression alors même que les troupes israéliennes assiègent Gaza, causant d'intolérables pénuries d'électricité, d'essence, de nourriture et d'autres nécessités de base, une situation contre laquelle j'ai manifesté avec des centaines d'autres Montréalais samedi dernier.

Je crois que les Rendez-vous du cinéma québécois doivent se désaffilier de la Fondation Alex et Ruth Dworkin et du Congrès juif canadien. Ce prix et cet argent entachent le festival.

Mon désir de me retirer de ce jury n'est pas une prise de position sur les films qui sont en nomination pour le Prix pour la promotion de la tolérance de cette année. Je suis convaincu que les films sélectionnés reflètent ce que le cinéma québécois a de mieux à offrir et que leurs réalisateurs et producteurs étaient animés d'un réel sentiment de justice et de tolérance. Mais j'ose espérer qu'ils prendront en considération les arguments que je défends dans cette lettre et sauront écouter leur conscience.

Malcolm Guy
Cinéaste / Producteur
Montréal, le mardi 12 février 2008

* MALCOLM GUY cumule les fonctions de réalisateur et de producteur de films documentaires et de fiction, ainsi que de président et de co-fondateur de Productions Multi-Monde. Malcolm milite dans les mouvements en faveur des droits des immigrants. Il est également actif dans le milieu du cinéma indépendant, où il a siègé sur plusieurs conseils d'administration. Malcolm a contribué à la mise sur pied des Rencontres internationales du documentaire de Montréal, de l'Observatoire du Documentaire, de la nouvelle maison de distribution Les Films du 3 mars et participe à DOC (l'organisation documentaire du Canada). Enfin, Malcolm réalise des documentaires qui explorent différentes facettes des rélations Nord-Sud et interculturelles, plus particulièrement aux Philippines, et il est un membre fondateur, avec Marie Boti, du Centre d'appui aux Philippines. Voir http://www.pmm.qc.ca/.

Hyperliens

* Malcom Guy;
* Rendez-vous du cinéma québécois;
* Prix annuel 2008 de la Fondation Alex et Ruth Dworkin;
* Congrès juif canadien;
* Alliance of Concerned Jewish Canadians;
* Fonds national juif;
* Canada Park (Israël);
* Park with no Peace (documentaire sur google video);
* Production Multi-Monde;

Précipitation de neige à Montréal, observations et climatologie

Je me permets de recopier ici le commentaire de Jean-François qui répondait à celui de Matthias. sur le billet intitulé Climatologie de la neige au Québec.

Il y est question de l'abondance des précipitations de neige que nous connaissons cette année au Québec, plus particulièrement à Montréal. Le premier lien présente les observations pour les accumlations de neige pour l'hiver courant et le deuxième lien un graphique avec les accumulations historiques de neige pour chaque hiver depuis 1939.

À conserver dans ses signets, c'est certain que la question va revenir d'ici la prochaine semaine, le prochain hiver, la prochaine année, la prochaine décennie…

Salut Matthias,

Les chiffres officiels (en date d’aujourd’hui): Depuis le début [de] l’hiver 2007-08, Montréal a recu près de 260cm.

Si on fait le compte pour l’an 2007, donc de janvier à décembre, on arrive à “seulement” 320cm à Montréal. J’ignore d’où provient le 400cm…

Tu peux suivre l’évolution des accumulations de neige pour Montréal pour l’hiver en cours sur ce site: http://www.criacc.qc.ca/climat/suivi/quotidien/YUL_suiviClimatDly_f.html

Pour mettre les choses en perspectives, voici un graphique des accumulations de neige par hiver à Montréal depuis 1941 (les chifres pour l’hiver en cours n’ont pas été mis à jour): http://people.sca.uqam.ca/~caron/sommaires/neige.htm

Salutations,

Jean-François

Des nombres pour vos futures conversations enneigées!

Libérez Madame Tutli-Putli!

J'aime beaucoup l'idée. Chaque visite sur le site du court métrage de l'ONF Madame Tutli-Putli libère une des 23 287 images qui composent le film. Si jamais ils ont suffisament de visite d'ici le 22 février, CBC diffusera le film sur ses ondes.

C'est sur cette page qu'il faut aller: http://onf.ca/webextension/oscars/index.php?lg=fr

Les billets de transfert du métro de Montréal

Je rentrais tranquillement dans le métro pour aller au boulot lorsque je vis un monsieur du métro qui avait 3 grosses roulettes, roulettes qu'il s'apprêtait à mettre dans la machine pour distribuer les billets de transferts. C'est la première fois que je voyais d'où venaient les billets avant d'être coupés et imprimés.

Je ne fais ni une ni deux, je sors mon appareil et je lui demande si je peux prendre une photo. Un peu hésitant, il finit par accepter.

Deux roulettes de billets de transfert du métro de Montréal sur la machine qui les dispense

Et là, il me dit d'en profiter parce que dans un mois, les billets de transfert en papier auront disparu. L'histoire ne dit pas par quoi ils vont être remplacés.

Profitez-en lors de votre prochain voyage dans le métro, prenez-vous un souvenir!

Billet de transfert en papier du métro de Montréal

Le coq

  Un vieux moine proposa un jour à trois de ses disciples une épreuve: chacun devait tuer un coq mais en veillant de n'être vu de personne.
  Les deux premiers moines réussirent cette étrange épreuve: ils se cachèrent loin de tout regard, tuèrent leur coq et le rapportèrent au vieux moine qui ne manifesta aucune satisfaction.
  Le troisième moine emporta son coq dans une cabane isolée, puis plus loin dans la forêt, et n'étant toujours pas satisfait s'en alla dans une barque jusqu'au milieu de la mer. Rien n'y fit: il ne pouvait tuer le coq.
  Il finit par le ramener vivant au vieux moine.
  — Tu n'as pas su faire ce que je te demandais ?
  — Non, j'avais beau me cacher, le coq me regardait toujours.

Source: Le Conteur amoureux, Bruno de la Salle, Éditions Casterman, 1995, ISBN 2-203-14243-X, p. 95

Les nombres

J'étais dans l'autobus, en pleine introspection. Je me demandais qu'est-ce qui, à la base, me choquait le plus dans l'utilisation du refroidissement éolien. Je lève les yeux et, je vois la réponse m'apparaître sur la première page du 24 heures:

Première page du 24 heures, édition du jeudi 7 février 2008. On y voit une photo avec le titre «52 morts».

Étonnement. Le gros titre n'indique que le nombre de morts: 52. On ne sait pas de quoi il s'agit. Ce qui compte, c'est le nombre de morts.

C'est à ce moment que j'ai réalisé. C'est l'utilisation des nombres. C'est la réduction de situations complexes à des nombres. De préférence un seul.

Le meilleur exemple qui me vient en tête est celui de la présence canadienne en Afghanistan. Combien de fois le nombre de soldats canadiens morts en Afghanistan est-il évoqué? Vous voulez voir le ridicule de la chose? Le 22 août 1914, durant la Première Guerre mondiale, 27 000 soldats français furent tués. 27 000 morts une journée! Fait que si on résume la présence canadienne en Afghanistan à 73 soldats et 1 diplomate tués, on ferait mieux de ne pas en parler. À quelque part, ça doit vouloir dire que les enjeux doivent être d'une autre nature.

L'utilisation qui est faite des sondages est un autre bon exemple. Qu'est-ce qu'un sondage sinon une avalanche de nombres qui tente de décrire une situation? Il arrive souvent que l'on fasse un sondage sur ce que pense la population d'un enjeux, sans débat ni diffusion d'information, et que l'on se tourne vers les politiciens avec ces résultats en main. Un exemple concret: 40 % des Québécois pour l'abolition des commissions scolaires.

C'est aussi ça, le refroidissement éolien et le facteur humidex, une réduction de la réalite à un nombre.

Les mathématiques, auxquelles j'associe les nombres, ont été inventés pour aider à comprendre la réalité. Pas pour réduire la réalité aux mathématiques.

Je vais être vieux quand…

Je vais être vieux quand je vais écouter un match des Canadiens à TV, pis qu'y aura pas d'annonce de pick-up.

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