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Précipitations de neige et Canadien de Montréal: les statistiques

Vous savez, nous, chez ptaff.ca, on sait combiner nos passions. Et c'est pourquoi nous nous sommes attaqués à l'épineux problème de la relation entre les précipitations de neige et les performances du Canadien de Montréal. Non, pour nous rien n'est tabou.

Tout d'abord, les sources de données:
* La neige;
* Les coupes Stanley du Canadiens de Montréal.

On est ainsi paré à notre voyage dans le merveilleux monde de la statistique.

Sachant que la moyenne de précipitation de neige pour la période 1941-2007 est de 225,33 cm, que l'écart-type est de 47,03 cm, nous posons que les années de neige exceptionnelles sont celles où il a neigé plus de 272,36 cm (moyenne + écart-type). Le tableau nous rapporte les cas où la chute a dépassé 272,36 cm (E), dépassé 225,33 cm (M) et celles où les Glorieux sont repartis avec la Coupe Stanley (CS).

Année Precip (mm) E M CS
41-42 251,2 - O -
42-43 313,9 O O -
43-44 205,3 - - O
44-45 243,3 - O -
45-46 209,8 - - O
46-47 353,3 O O -
47-48 182,6 - - -
48-49 197,6 - - -
49-50 280,9 O O -
50-51 218,2 - - -
51-52 299,7 O O -
52-53 153,4 - - O
53-54 296,7 O O -
54-55 309,3 O O -
55-56 220,3 - - O
56-57 155,5 - - O
57-58 302,0 O O O
58-59 272,1 - O O
59-60 316,6 O O O
60-61 201,1 - - -
61-62 280,5 O O -
62-63 317,1 O O -
63-64 143,9 - - -
64-65 177,6 - - O
65-66 257,6 - O O
66-67 187,7 - - -
67-68 133,9 - - O
68-69 230,7 - O O
69-70 196,9 - - -
70-71 382,7 O O O
71-72 262,6 - O -
72-73 258,9 - O O
73-74 205,0 - - -
74-75 206,9 - - -
75-76 317,9 O O O
76-77 199,8 - - O
77-78 225,2 - - O
78-79 234,0 - O O
79-80 092,9 - - -
80-81 140,3 - - -
81-82 216,9 - - -
82-83 120,4 - - -
83-84 238,3 - O -
84-85 236,1 - O -
85-86 203,2 - - O
86-87 201,0 - - -
87-88 166,6 - - -
88-89 205,0 - - -
89-90 198,4 - - -
90-91 197,0 - - -
91-92 206,3 - - -
92-93 242,6 - O O
93-94 281,4 O O -
94-95 186,7 - - -
95-96 213,6 - - -
96-97 305,4 O O -
97-98 246,4 - O -
98-99 161,1 - - -
99-00 223,2 - - -
00-01 281,3 O O -
01-02 173,5 - - -
02-03 183,8 - - -
03-04 151,8 - - -
04-05 157,0 - - -
05-06 173,7 - - -
06-07 214,7 - - -
07-08 >300 O O ?

Analyse des résultats pour E :

Coupe Pas de coupe
> E 4 11
< E 16 35

Analyse des résultats pour M :

Coupe Pas de coupe
> M 10 17
< M 10 29

Sachant que le Canadien a gagné la Coupe 20 fois dans cette période, 66 saisons, il l'a portée à bout de bras à la fin de 30 % des saisons.

Lorsqu'il y a eu une quantité exceptionnelle de neige, le Canadien a gagné la Coupe 26,6 % du temps; les années non-exceptionnelles, 31,4 %.

Lorsqu'il y a eu une quantité plus grande de neige que la moyenne, le Canadien a gagné la coupe 37 % du temps; les années sous la moyenne, 25,6 %.

Un journaliste du Journal de Montréal pourrait donc suggérer qu'une bonne année de neige, mais pas une année record, favorise la parade sur Ste-Catherine.

Des diagrammes circulaires

J'ai reçu cette image sur la ptafflist:

Sur le diagramme circulaire, nommé pie chart en anglais, on a l'impression que la part d'Apple (19,5%) est plus importante que celle de la catégorie Autre (21,2%). Comment se fait-il?

Suit ensuite, sur la même liste de diffusion, un document pdf expliquant pourquoi l'utilisation du diagramme circulaire est, dans la quasi totalité des cas, un mauvais outil de représentation graphique.

Les commentaires de quelques membres de la liste:
* « excellent article!!!! »
* « très intéressant »
* « Ovation debout »

Quiconque ne désire pas devenir un gestionnaire carburant aux présentations PowerPoint (TM) et considérant qu'écrire une macro Excel (TM) consiste à programmer, se doit d'éviter les diagrammes circulaires.

Ne vous laissez pas faire, défendez-vous des diagrammes circulaires! (TM)

Pile 6 volts et piles AA

Lou m'a envoyé ce vidéo par courriel:

En résumé: on achete une pile 6 volts et on obtient 32 piles AA. Pas fou que je me dis. L'histoire ne dit pas si les piles sont d'aussi bonne qualité que celles que l'on pait plus cher en achetant directement les piles AA, mais ça vaut la peine d'essayer.

Mais, avant de faire suivre à tout le monde cette merveilleuse histoire, je me dis que je vais quand même vérifier. Je me rends donc au Canadien Tire et j'achète un pile 6 volts. Première déception: elle coûte 10 $ et non 4-5 $ telle qu'annoncé dans le film. Et non, on ne peut plus invoquer le dollar américain pour expliquer la différence, cette époque est révolue.

Pile 6 volts de marque Duracell

Je m'équipe aussi d'une paire de pinces, provenant d'ailleurs du même Canadien Tire.

Pinces à Miguel

J'ouvre la pile 6 volts et… surprise! Ce n'est pas 32 piles AA, mais bien 4 piles de format D que je trouve.

Intérieur d’une pile 6 volts

Une fois décomposée, la pile 6 volts n'est constituée que de 3 bouts de carton rigide, un bout de carton replié et 4 piles D.

Tout ce que l’on retrouve à l’intérieur d’une pile 6 volts

Morale de l'histoire: toujours vérifier la véracité de ce que l'on reçoit sur internet, comme dans la vie d'ailleurs, avant de transmettre le message à tout son carnet d'adresse. On risque d'avoir l'air fou.

D'ailleurs, maintenant que j'y pense, l'objectif terminal 3 du deuxième module de mon cours de physique de secondaire IV m'a donné toutes les connaissances dont j'ai besoin pour comprendre le problème de la pile 6 volts . Pour faire 6 volts, on peut mettre des piles en série et additionner leur voltage (1 pile D = 1,5 volt; 1,5*4= 6 volts). Ce qui veut dire que les 32 piles AA (1,5 volt) étaient branchées en parallèles ET en séries. L'exercice est laissé au lecteur pour déterminer quelles autres combinaisons de piles auraient pu être employées.

Si quelqu'un a besoin de piles D, j'ai 4 Duracell à donner. Valeur de 10$. Je crois que c'est ce type de piles qui entre dans les lampes de poches des polices. Une fois mis bout à bout, ça semble le bon format, et surtout la bonne masse, pour fesser sur un manifestant à une réunion du G8.

Parlant de piles dont on ne sait pas quoi faire, j'ai un message pour les lecteurs qui me rencontrent dans le monde réel au moins une fois l'an. Je vous invite à conserver vos piles usagées et, la prochaine fois que l'on se rencontre, remettez-les moi. Je vais les amener au boulot, on les envoie au recyclage.

De l'ONF à la révolution numérique

J'ai découvert Norman McLaren grâce à Claude Jutra et Il était une chaise. Suite à cette rencontre, j'ai écrit un billet sur 3 autres de ses films sur le blogue Hors des lieux communs:
* Les voisins;
* Lignes verticales
* Lignes horizontales.

Ses films sont tellement différents les uns des autres qu'il est difficile, voire impossible, de résumer son oeuvre avec quelques films représentatifs. Je termine donc avec ce billet ma série sur Norman McLaren. Si jamais un lecteur désirait continuer son exploration, je recommande les films suivant:
* Le merle (1958);
* Blinkity Blank (1955);
* Caprices en couleurs (musique par l'Oscar Peterson trio!, 1949).

Étudions le contexte qui a permis à une oeuvre comme celle de Norman McLaren d'être créée. Quelles sont les conditions nécessaires pour l'émergence d'une telle oeuvre? Qu'en est-il aujourd'hui de ces conditions? Ce sont ces 2 questions que j'explore ici.

Le contexte de création de Norman McLaren

Pour qu'il soit possible d'obtenir une oeuvre comme celle de McLaren, il faut tout d'abord un artisan de talent, sinon de génie. Dans ce cas-ci, il s'agit bien sûr de lui-même: Norman McLaren.

Dans un deuxième temps, il faut des conditions idéales pour créer. Arrivé à l'ONF en 1941, Norman McLaren a eu accès à ces conditions après la guerre, en 1945 (cf: cinema-quebecois.net). L'effort de guerre de l'ONF étant terminé, il se consacra alors à des projets personnels, le plus souvent dénués d'objectifs utilitaires. Il expérimenta à sa guise avec les outils de création qui étaient à sa disposition à l'ONF: caméra, pellicule, projecteurs, etc. Il n'était pas obligé de faire un film de 40 minutes pour la télévision avec des temps morts pour la publicité. Il pouvait créer des courts métrages de la durée qu'il jugeait la meilleur.

Il manque un dernier ingrédient, les collaborateurs. Ceux-ci provenait d'abord de l'ONF qui recrutait des créateurs et des techniciens talentueux. Puis, la réputation de Norman McLaren grandissant, ce sont les artisans qui l'ont contacté pour collaborer avec lui. C'est ce qui s'est produit lorsque Claude Jutra le contacta en 1959 pour la coréaliser Il était une chaise.

Le contexte de création à l'ère numérique

Quelles conditions constituant le contexte de création de Norman McLaren sont-elles aujourd'hui comblées grâce à la révolution numérique?

Le premier point abordé dans le cas de Norman McLaren était le talent. Ère numérique ou pas, il y a tout à penser que de par le vaste monde, il y a une foule de gens talentueux, des gens qui pourraient créer des oeuvres ayant un certain impact sur la société. Ce n'est certainement pas une ressource qui est disparue de la surface de la Terre, il y en a encore et il y en aura toujours. C'est en fait une condition indépendante du contexte matériel.

Le talent est une chose, avoir les moyens de créer en est une autre. Norman McLaren avait le contrôle sur les instruments de création. Il a d'ailleurs énormément expérimenté avec les limites des appareils. Aujourd'hui les appareils de production sont pour la plupart électroniques: caméra, appareil photo, microphone. En fonction du projet à effectuer, le créateur devra avoir accès à un plus ou moins grand nombre d'appareils numériques. Or, nous notons que, à performance égale, le coût des appareils numériques diminue constamment. Il est ainsi plus facile pour un les créateurs d'avoir accès aux appareils qui lui sont nécessaire, ceux-ci étant beaucoup plus communs qu'avant. Souvent, il les possède lui-même ou peut y avoir accès au près d'un ami.

Il faut aussi ajouter l'informatique: ordinateurs et logiciels. L'ordinateur, l'élément physique, entre dans la même logique de coût que les équipements électroniques. Quant aux logiciels, les 4 libertés nécessaires pour être qualifié de logiciel libre garantissent le contrôle du logiciel par l'usager. Il lui sera donc possible de faire ses expérimentations comme bon lui semble et non tel quel le vendeur aura bien voulu lui permettre. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'énoncé de ces 4 libertés permet ces expérimentations: elles ont été rédigées explicitement à cette fin.

Les personnes, talentueuses ou non, ayant accès aux dispositifs nécessaires peuvent créer avec peu de contraintes de format. Elles ont bien sûr celles imposées par la limite de l'espace de stockage ainsi que celles imposées par le temps. Ceci dit, Norman McLaren avec des contraintes semblables. Donc, à moins d'avoir obtenu un financement extérieur ou d'effectuer un contrat, un individu pourra occuper sont temps libre à créer. La différence qu'il peut y avoir avec Norman McLaren, c'est que celui-ci travaillait à temps plein sur ses projets de film. Une personne occupant un emploi non relié à la création de film, la grande majorité des gens, aura probablement moins de temps à consacrer à cette création.

Il reste à aborder le dossier des collaborations. Bien sûr, les personnes faisant partie du cercle intime de nos créateurs sont susceptibles de devenir des collaborateurs. Ils connaissent le créateur, peuvent être sensibles au sujet et accepter de lui donner un coup de main. Mais, aujourd'hui, il est aussi possible d'ajouter internet comme source pour le recrutement. Que ce soit en se joignant à un groupe de créateurs, comme canal d'échange avec des individus ou encore pour avoir une vitrine présentant ses projets, internet permet souvent de trouver des collaborateurs. Ces collaborateurs auront certes une attitude et une disponibilité différentes de ceux qui sont directement payés pour aider le créateur, mais à partir du moment où quelqu'un se joint au projet, il n'est pas moins compétent ou moins motivé, au contraire.

Ce que l'on constate, c'est que la révolution numérique a fondamentalement changé les moyens nécessaires pour obtenir un contexte favorable à la création de films, particulièrement les courts métrages. Par exemple, il y a 20 ans, il aurait été impensable que j'aie pu, dans mes temps libres, créer un film avec les 1696 coups de foudre observés le 1 août 2006 à Montréal. Cette révolution permet aussi, en plus d'une diffusion sans précédent, une collaboration entre plusieurs individus ne s'étant jamais rencontrés et vivant dans des pays différents. Le court métrage Elephants Dream a été conçu de cette manière (regardez le making of du film). En plus, les créateurs de ce film ont profité du projet pour avancer le développement du logiciel à la base de leurs images: blender.

Il y a en ce moment une certaine résistance à cette transition de modèle de création. La résistance provient des milieux traditionnels de diffusion, notamment les chaînes de télévision qui sont habituées à un canevas très précis pour leurs émissions. Mais, il ne faut pas s'en faire, l'énergie créatrice humaine est trop forte pour pouvoir être longtemps contrainte par des intérêts commerciaux.

L'homme se définit et se construit par la culture, il ne saurait être question qu'une partie en soit détournée pour se mouler dans un cadre rigide. Nous pouvons dès aujourd'hui créer hors de l'ancien carcan. L'ère numérique est aux gens ordinaires ce que l'ONF a été pour Norman McLaren.

Embrassons cette réalité et explorons l'infini grandeur de la créativité!

L'immunité du taxi

Je ne sais pas pour vous, mais moi j'attache toujours ma ceinture de sécurité lorsque je prends place dans une automobile. Peu importe si je suis dans le siège du conducteur, du passager ou à l'arrière.

Toujours? Non, lorsque j'embarque dans un taxi, je ne m'attache jamais. Ça va au-delà de la simple paresse. Lorsque je suis passager dans une automobile et que je ne m'attache pas, je me sens mal, je me sens négligeant. À l'inverse, dans un taxi, si je mets ma ceinture de sécurité, je trouve que je fais du zèle.

Curieux n'est-ce pas? Et ce n'est certainement pas parce que les chauffeurs de taxi sont plus prudents que les autres conducteurs, que non!

Comment? Vous êtes tanné de lire et vous avez le goût de danser? Combinons donc ce billet avec vos envies, secouons le tout quelques instants… et dansons sur le résultat: Tijuana Taxi de Herb Alpert & the Tijuana Brass!

L'énergie consommée par les voitures électriques

Ce billet est une révision importante d'un précédent qui était nommé Le mythe de la voiture électrique. Suite à une erreur de calcul soulignée par Wayne, erreur d'un facteur 10, mon analyse et mon commentaire ne tenaient plus la route. Étant donné que l'erreur a été soulignée quelques minutes après publication, je me permets exceptionnellement de remplacer l'autre billet par celui-ci.

La voiture électrique semble être une option de choix pour combattre le réchauffement climatique. En effet, quoi de mieux que l'énergie verte d'Hydro-Québec pour remplacer les hydrocarbures? Soit, usons de magie et supposons que, demain matin, toutes les voitures du Québec sont transformées en voitures électriques. ptaff.ca vous fait un spécial cette semaine, on vous fait ça gratuit.

Au Québec, de combien d'électricité aurions-nous besoins pour fournir la même énergie que nous donnes la combustion du pétrole? Le Québec a-t-il suffisament d'énergie pour ces futures voitures électriques?

Quelques notes avant de commencer:
* Utilisons, comme unité de mesure, la puissance de la centrale Robert-Bourrassa (LG2): 5 616 MW.
* Je sais que le moteur électrique est plus efficace que le moteur à combustion et que cela prendrait moins d'énergie pour avoir le même travail de nos automobiles si elles étaient électriques. Laissons cela de côté pour notre discussion, nous y reviendrons lorsque nous aurons les chiffres.
* Je ne pars pas de rien, j'ai déjà fait un calcul semblable pour vérifier s'il ne serait pas possible de remplacer notre consommation d'essence par de l'hydrogène produit par des cellules photovoltaïques (tant qu'à être vert, aussi bien l'être jusqu'au bout!).

Selon la Régie de l’énergie du gouvernement du Québec, la consommation totale du Québec est de 8,3 milliards de litres d’essence par année. Or, 1 litre d’essence fournit 34,8 millions de joules (MJ).

Il faut donc obtenir pour une année l'équivalent de 289 milliards de millions (1015) de joules en électricité. De combien de centrales comme celle de Robert Bourassa a-t-on besoin pour produire cette énergie?

289 milliards de millions de joules pendant 1 année, c'est 9 200 millions de joules à chaque seconde, ou encore 9 200 mégawatt (MW). La centrale Robert Bourassa a une puissance de 5 616 MW. Il faudrait donc entre 1,6 et 1,7 centrales comme Robert Bourassa pour fournir une puissance de 9 200 MW.

Penchons-nous maintenant sur l'efficacité du moteur électrique. Au plus, le moteur électrique a une efficacité énergétique 3 fois supérieure à celle du moteur à combustion (90% vs 30%). En considérant cette efficacité, c'est environ 0,5 centrale Robert Bourassa qu'il faudrait pour produire les 3000 MW nécessaire.

Où Hydro-Québec irait-il chercher cette énergie? On peut penser au défunt projet Grande-Baleine: il aurait produit 3210 MW avec 3 centrales. Ou encore le Suroît avec 836 MW. Ou encore la dérivation de la rivière Rupert avec 888 MW. Ou peut-être économiser des kilowatts pour les mettre dans la voiture?

L'obscurantisme de l'ADISQ

Ce billet est une réponse à la proposition de l'ADISQ au CRTC pour créer une loi (ou un règlement) afin que tous les octets qui circulent sur l'internet canadien soient contrôlés.

Le contrôle d'internet au Canada

Pourquoi contrôler internet au Canada? Pour faire en sorte que les octets transportant un contenu canadien aient priorité sur les autres. Pour que la culture canadienne, sans parler de l'exception québécoise, ait priorité sur tout le reste.

Si les octets du contenu canadien vont plus vites, c'est donc que les autres sont ralentis. L'ADISQ prêche donc contre la neutralité des réseaux.

Selon l'ADISQ, il n'y a pas de difficulté technique puisque la Chine exerce déjà un contrôle sur internet à l'intérieur de ses frontières pour censurer le contenu étranger. Le Canada, après la Chine, devrait donc être le deuxième pays à contrôler internet sur son territoire.

Les dangers de la nouveauté

Les théologiens saint Augustin et Saint Thomas d'Aquin se méfiaient de ce que la curiosité pouvait faire aux fidèles. En effet, la curiosité pouvait faire en sorte que l'Église perde son pouvoir, menant les hommes vers des sphères de connaissances hors de son pouvoir1. Au Moyen Âge, l'Église avait plutôt une position contre la curiosité et les débats qui en découlaient. L'intelligence devait être utilisée pour la contemplation divine, non pour la recherche stérile de frivolités temporelles2. L'Histoire donna raison à leurs craintes, les Lumières mettant un frein à la souveraineté de l'Église sur la pensée en Europe.

Lors de la découverte du Nouveau Monde, une pensée émise par Jean de Léry dans son récit de voyage au Brésil, Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil (1578), fait le tour de l'Europe:

comment croiront-ils ce qui non seulement ne se peut voir qu'à pres de deux mille lieues loin du pays où ils habitent, mais aussi choses si esmerveillables et non jamais cognues, moins escrites des Anciens qu'à peine l'experience les peut-elle engraver en l'entendement de ceux qui les ont veuës ?

L'idée qu'il y ait des choses n'ayant jamais été connues par les Anciens (les sages de l'Antiquité) secoue le monde intellectuel de l'Europe. En effet, tout au long du Moyen Âge, on croyait que tous les phénomènes naturels, tous les animaux et toutes les sensations étaient connus et discutés par les Anciens. Tout le reste n'était qu'une nouvelle interprétation de ce qui était déjà connu.

Montaigne lui-même, que l'on ne peut accuser d'avoir été contraint par l'Église dans sa pensée, croyait que de s'intéresser aux nouvelles connaissances apportées du Nouveau Monde était un défaut, puisque cette curiosité faisait en sorte que l'on touchait à tout, mais que l'on en comprenait rien1.

Conclusion et Francis Bacon

Toute cette revue historique pour illustrer que l'ADISQ prône un retour en arrière. Ils tentent de barrer la route aux nouveaux moyens de communication, lire internet, en forçant une législation qui imposera l'ancien ordre des choses.

Ce n'est pas la première fois que l'arrivée d'idées nouvelles est combattue par les puissances en place. C'est ce que je tente d'illustrer par ma comparaison avec l'Église au Moyen Âge face aux connaissances apportées du nouveau monde.

Je terminerai par une citation de Francis Bacon, publié en 1620 dans son Novum Organum, en réponse à ces réfractaires aux nouvelles idées:

It would… be disgraceful, to mankind, if, after such tracts of the materials world have been laid open which where unknown in former times – so many seas traversed – so many countries explored – so many stars discovered – philosophy, or the intelligible world, should be circumscribed by the same boundaries as before.

Traduction de moi:
Il serait… déshonorant pour l'humanité, qu'après que de tels chemins, inconnus auparavant, au monde matériel aient été parcourus – tant de mers franchies – tant de pays traversés – tant d'étoiles découvertes – la philosophie, ou le monde intelligible, soit circonscrite par les mêmes frontières qu'avant.

Il semble que la blogosphère réagisse à l'unisson face à la proposition de l'ADISQ. Pleins de liens vers d'autres billets traitant du même sujet sur le blogue de Michel Dumais.

1:To Have and To Hold, Allen Lane, ISBN 0713994762, p.19-20
2: Raymond Klibansky, Erwin Panofsky und Fritz Saxl: Saturn und Melancholie - Studien zur Geschichte der Naturphilosophie und Medizin, der Religion und der Kunst. Suhrkamp, Frankfurt a.M. 1990. ISBN 3518286102.

Coût d'un ordinateur portable: Mac vs. le monde

Supposons que je veux acheter un ordinateur portable. Je ne sais pas trop ce que je veux. Quel est la différence de prix entre un ordinateur portable de Mac et celui d'une autre marque, pour une puissance comparable?

Je me suis basé sur le processeur, un Core 2 Duo d'Intel, pour déterminer ce qui définit la «puissance». C'est une mesure déficiente, j'en suis conscient, mais historiquement c'est avec ça qu'est déterminée la puissance d'un ordinateur, du moins dans l'imaginaire collectif.

Je suis allé magasiner sur le site de bestbuy, un choix arbitraire.

Le Mac

L'ordinateur portable Mac le moins cher disponible: Ordinateur portatif MacBook d'Apple avec processeur Core 2 Duo d'Intel cadencé à 2 GHz

Prix: 1200 $CA

Spécifications:

Type de processeur: Core 2 Duo d'Intel
Mémoire vive: 1 Go (2 x 512 Mo)
Disque dur: 80 Go (5 400 tr/min)
Lecteurs optiques: DVD-ROM 8X à 24X/CD-RW
Graphismes: GMA 950 d'Intel avec mémoire de 64 Mo
Bus système: 667 MHz
Cache: 4 Mo (niveau 2)
Format de l'écran: 13,3 po
Vitesse du processeur: 2,0 GHz
Garantie: Garantie d'un an (pièces et main-d'oeuvre)

Les autres

En cherchant un ordinateur portable avec le même processeur sur le site de Bestbuy, je suis tombé sur celui-ci:
Ordinateur portatif VAIO N365EB de Sony avec écran de 15,4 po et processeur Core Duo T2450 d'Intel

Coût: 700 $CA

Spécifications:

Type de processeur: Core Duo T2450 d'Intel
Vitesse du processeur : 2GHz
Mémoire vive: 1 Go
Capacité/vitesse du disque dur: 120 Go, 5 400 tr/min
Lecteur optique: Graveur DVD Super Multi double couche
Carte graphique: 945GM d'Intel avec 950GMA 3D
Mémoire vidéo: 128 Mo
Bus système: 533 MHz
Cache du processeur: 2 Mo
Format de l'écran: 15,4 pouces
Garantie main-d'oeuvre: 1 an
Garantie pièces: 1 an

Remarques

Le coût d'entrée pour obtenir un Mac portable est de 1200$.

La verbosité des spécifications est différente pour ces 2 ordinateurs. Ça ne dépend pas du site web. Pour le Mac, le site de futureshop offre des spécifications identiques.

Les ordinateurs ne sont pas tout à fait identiques.
*Mac, meilleurs: Bus système, cache du processeur
*VAIO, meilleurs: Capacité du disque dur, graveur multi-couche, mémoire vidéo, dimension de l'écran.

Pour avoir un ordinateur portable d'une autre marque (PC comme ils disent) comparable à un Mac , il en revient 500$ moins cher.

Conclusion

Si on veut un Mac, il faut vraiment payer plus cher. Et pas juste un peu là, 1200$ au lieu de 700$, ça fait de la boisson en cibole.

Comme les composantes matérielles sont comparables sinon identiques entre un Mac et toutes les autres marques, on se retrouve à payer pour les logiciels. Le VAIO vient avec des logiciels proprétaires aussi, mais il faut croire qu'ils sont moins dispendieux. On pourra prétendre que le 500$ de différence vient justement de la meilleure qualité des logiciels de Mac, mais je tiens à rappeler qu'il est possible d'avoir des logiciels qui font une job plus que fantastique pour, ben… rien.

J'oubliais. On paye pour le design aussi. Sont tellement plus cools les gars, sans parler des filles, qui ont des Mac.

Ça me donne le goût de danser sur un fond de couleur tout ça.

L'approche balancée du gouvernement du Canada

La position du gouvernement du Canada concernant le logiciel libre par rapport au logiciel propriétaire est la suivante:

En juin 2004, le GdC a annoncé une nouvelle position concernant les logiciels libres. Elle se base sur une approche équilibrée afin de s'assurer que la politique et les lignes directrices gouvernementales ne favorisent pas un modèle de gestion logicielle plus qu'un autre (logiciels libres vs commerciaux vs code sur mesure).

Note: Dans la version anglaise de la page, on parle de balanced approach ce qui a été traduit par approche équilibrée.

La position du gouvernement du Canada concernant l'environnement par rapport à l'économie est la suivante:

"We are promoting a balanced international approach to emissions reduction that engages all major emitters while respecting the unique characteristics of their national economies."

Déclaration de Stephen Harper au sommet des Nations-Unis sur les changements climatique.

Source: The Canadian Press

L'introduction du Cadre de réglementation sur les émissions atmosphériques stipule que

Le plan représente une approche équilibrée, une approche qui offre le temps et les outils nécessaires pour parvenir à des améliorations environnementales réelles et tangibles de manière responsable sur le plan économique.

Dans les 2 cas, le gouvernement du Canada choisit une approche dite balancée.

Mais, cette approche soulève des questions:
*Qui possèdent déjà les lobbyes et les contacts avec les fonctionnaires?
*Quelle option a le plus de financement pour faire valoir son point de vue?
*Quel concept est privilégié par l'inertie?

Comment avoir une approche balancée s'il y a initialement un déséquilibre?

Le pays des vieux

Les vieux viennent d'un autre pays.

Ils ne s'habillent pas comme nous.
Ils ont leurs propres expressions.
On a de la difficulté à comprendre quand ils nous parlent.
Ils ne rient pas lorsque l'on s'y attend.
Ils ne sentent pas pareil.
Ils ont le mal du pays, ils s'ennuient des gens avec qui ils vivaient autrefois.
Ils ont une idée du beau qui est différente de la nôtre.
Ils ne mangent pas la même chose que nous.
Ils regardent au loin lorsqu'ils nous parlent.

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