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Les archives de la radio de la SRC: maintenant disponible pour GNU/Linux

Bruno G n'en a pas parlé, et c'est bien dommage, mais les archives de la radio de Radio-Canada sont maintenant accessibles sous GNU/Linux (testé sous Gentoo). Bon, les boutons et autres outils pour contrôler le flux ne fonctionne pas, pas plus que la lecture des archives vidéo d'ailleurs, mais il est possible d'écouter la radio, c'est déjà ça de pris. Faut reconnaître l'effort, bravo les gars et les filles, c'est apprécié.

J'ai fait cette découverte en cliquant sur un hyperlien qu'on m'a envoyé par courriel. Qu'y a-t-il au bout de cet hyperlien? Un septuagénaire de feu Ville de la Baie, ma ville natale, qui a appris à faire de la planche à neige à 70 ans et qui, vers la fin du reportage, déplore l'utilisation du refroidissement éolien (entrevue maintenant disponible pour vous, amateurs de liberté!).

Vous m'excuserez, mais là je dois y aller, j'ai une rencontre avec Michel Brault.

De l'ONF à la révolution numérique

J'ai découvert Norman McLaren grâce à Claude Jutra et Il était une chaise. Suite à cette rencontre, j'ai écrit un billet sur 3 autres de ses films sur le blogue Hors des lieux communs:
* Les voisins;
* Lignes verticales
* Lignes horizontales.

Ses films sont tellement différents les uns des autres qu'il est difficile, voire impossible, de résumer son oeuvre avec quelques films représentatifs. Je termine donc avec ce billet ma série sur Norman McLaren. Si jamais un lecteur désirait continuer son exploration, je recommande les films suivant:
* Le merle (1958);
* Blinkity Blank (1955);
* Caprices en couleurs (musique par l'Oscar Peterson trio!, 1949).

Étudions le contexte qui a permis à une oeuvre comme celle de Norman McLaren d'être créée. Quelles sont les conditions nécessaires pour l'émergence d'une telle oeuvre? Qu'en est-il aujourd'hui de ces conditions? Ce sont ces 2 questions que j'explore ici.

Le contexte de création de Norman McLaren

Pour qu'il soit possible d'obtenir une oeuvre comme celle de McLaren, il faut tout d'abord un artisan de talent, sinon de génie. Dans ce cas-ci, il s'agit bien sûr de lui-même: Norman McLaren.

Dans un deuxième temps, il faut des conditions idéales pour créer. Arrivé à l'ONF en 1941, Norman McLaren a eu accès à ces conditions après la guerre, en 1945 (cf: cinema-quebecois.net). L'effort de guerre de l'ONF étant terminé, il se consacra alors à des projets personnels, le plus souvent dénués d'objectifs utilitaires. Il expérimenta à sa guise avec les outils de création qui étaient à sa disposition à l'ONF: caméra, pellicule, projecteurs, etc. Il n'était pas obligé de faire un film de 40 minutes pour la télévision avec des temps morts pour la publicité. Il pouvait créer des courts métrages de la durée qu'il jugeait la meilleur.

Il manque un dernier ingrédient, les collaborateurs. Ceux-ci provenait d'abord de l'ONF qui recrutait des créateurs et des techniciens talentueux. Puis, la réputation de Norman McLaren grandissant, ce sont les artisans qui l'ont contacté pour collaborer avec lui. C'est ce qui s'est produit lorsque Claude Jutra le contacta en 1959 pour la coréaliser Il était une chaise.

Le contexte de création à l'ère numérique

Quelles conditions constituant le contexte de création de Norman McLaren sont-elles aujourd'hui comblées grâce à la révolution numérique?

Le premier point abordé dans le cas de Norman McLaren était le talent. Ère numérique ou pas, il y a tout à penser que de par le vaste monde, il y a une foule de gens talentueux, des gens qui pourraient créer des oeuvres ayant un certain impact sur la société. Ce n'est certainement pas une ressource qui est disparue de la surface de la Terre, il y en a encore et il y en aura toujours. C'est en fait une condition indépendante du contexte matériel.

Le talent est une chose, avoir les moyens de créer en est une autre. Norman McLaren avait le contrôle sur les instruments de création. Il a d'ailleurs énormément expérimenté avec les limites des appareils. Aujourd'hui les appareils de production sont pour la plupart électroniques: caméra, appareil photo, microphone. En fonction du projet à effectuer, le créateur devra avoir accès à un plus ou moins grand nombre d'appareils numériques. Or, nous notons que, à performance égale, le coût des appareils numériques diminue constamment. Il est ainsi plus facile pour un les créateurs d'avoir accès aux appareils qui lui sont nécessaire, ceux-ci étant beaucoup plus communs qu'avant. Souvent, il les possède lui-même ou peut y avoir accès au près d'un ami.

Il faut aussi ajouter l'informatique: ordinateurs et logiciels. L'ordinateur, l'élément physique, entre dans la même logique de coût que les équipements électroniques. Quant aux logiciels, les 4 libertés nécessaires pour être qualifié de logiciel libre garantissent le contrôle du logiciel par l'usager. Il lui sera donc possible de faire ses expérimentations comme bon lui semble et non tel quel le vendeur aura bien voulu lui permettre. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'énoncé de ces 4 libertés permet ces expérimentations: elles ont été rédigées explicitement à cette fin.

Les personnes, talentueuses ou non, ayant accès aux dispositifs nécessaires peuvent créer avec peu de contraintes de format. Elles ont bien sûr celles imposées par la limite de l'espace de stockage ainsi que celles imposées par le temps. Ceci dit, Norman McLaren avec des contraintes semblables. Donc, à moins d'avoir obtenu un financement extérieur ou d'effectuer un contrat, un individu pourra occuper sont temps libre à créer. La différence qu'il peut y avoir avec Norman McLaren, c'est que celui-ci travaillait à temps plein sur ses projets de film. Une personne occupant un emploi non relié à la création de film, la grande majorité des gens, aura probablement moins de temps à consacrer à cette création.

Il reste à aborder le dossier des collaborations. Bien sûr, les personnes faisant partie du cercle intime de nos créateurs sont susceptibles de devenir des collaborateurs. Ils connaissent le créateur, peuvent être sensibles au sujet et accepter de lui donner un coup de main. Mais, aujourd'hui, il est aussi possible d'ajouter internet comme source pour le recrutement. Que ce soit en se joignant à un groupe de créateurs, comme canal d'échange avec des individus ou encore pour avoir une vitrine présentant ses projets, internet permet souvent de trouver des collaborateurs. Ces collaborateurs auront certes une attitude et une disponibilité différentes de ceux qui sont directement payés pour aider le créateur, mais à partir du moment où quelqu'un se joint au projet, il n'est pas moins compétent ou moins motivé, au contraire.

Ce que l'on constate, c'est que la révolution numérique a fondamentalement changé les moyens nécessaires pour obtenir un contexte favorable à la création de films, particulièrement les courts métrages. Par exemple, il y a 20 ans, il aurait été impensable que j'aie pu, dans mes temps libres, créer un film avec les 1696 coups de foudre observés le 1 août 2006 à Montréal. Cette révolution permet aussi, en plus d'une diffusion sans précédent, une collaboration entre plusieurs individus ne s'étant jamais rencontrés et vivant dans des pays différents. Le court métrage Elephants Dream a été conçu de cette manière (regardez le making of du film). En plus, les créateurs de ce film ont profité du projet pour avancer le développement du logiciel à la base de leurs images: blender.

Il y a en ce moment une certaine résistance à cette transition de modèle de création. La résistance provient des milieux traditionnels de diffusion, notamment les chaînes de télévision qui sont habituées à un canevas très précis pour leurs émissions. Mais, il ne faut pas s'en faire, l'énergie créatrice humaine est trop forte pour pouvoir être longtemps contrainte par des intérêts commerciaux.

L'homme se définit et se construit par la culture, il ne saurait être question qu'une partie en soit détournée pour se mouler dans un cadre rigide. Nous pouvons dès aujourd'hui créer hors de l'ancien carcan. L'ère numérique est aux gens ordinaires ce que l'ONF a été pour Norman McLaren.

Embrassons cette réalité et explorons l'infini grandeur de la créativité!

Université de Montréal et iTunes U: les détails techniques

Suite au lancement du service iTunes U de l'Université de Montréal en début d'année, je me suis posé des questions sur ce service, notamment sur les côtés techniques et les arguments qui ont conduit à ce choix. Les nouvelles couvrant ce sujet reprenant les mêmes 3 paragraphes (Bruno G, Branchez-vous!, itWorldCanada, etc.), j'ai contacté le soutien de ce service pour avoir réponses à mes interrogations. Je ne vous cacherai pas que j'étais aussi motivé par la question de l'accessibilité au contenu pour les gens qui n'ont pas la plateforme Mac ou Windows.

J'ai eu un entretien téléphonique avec Stéphane Boutin, conseiller pédagogique au Bureau de l'environnement numérique d'apprentissage (BENA) et chargé d’application pour le projet iTunes U. Voici un résumé de ce que j'ai appris pendant notre conversation.

Le projet de rendre disponible sur internet une partie du contenu pédagogique produit par l'Université de Montréal a démarré il y a environ 12 mois (début 2007). Pour que l'information soit le plus portable possible, les formats de fichier pouvant être utilisé sur une autre support électronique qu'un ordinateur personnel ont été ciblés, à savoir, les fichiers audios et vidéos. (Cf. Étude d'André H. Caron portant sur la question de l'utilisation de la baladodiffusion de contenus pédagogiques à l'Université de Montréal).

Une revue des moyens de diffusions existant sur le marché a alors été entreprise par l'Université de Montréal. Bien que des technologies libres aient été envisagées, leur choix s'est finalement porté sur iTunes U, car il y avait déjà des universités américaines qui avaient fait ce choix (Berkeley, Stanford, Penn State). L'Université de Montréal a pu consulter les rapports faits par quelques-unes de ces universités et a conclu que ces expériences étaient satisfaisantes.

Une des conditions dans leur choix a été la simplicité pour les utilisateurs. Il ne fallait pas que les utilisateurs aient à suivre une formation pour pouvoir user du service de diffusion. Les utilisateurs se divisent en 3 groupes: les administrateurs (Bureau de l’environnement numérique d’apprentissage, Bureau des communications et des relations publiques), les producteurs de contenus (enseignants, facultés/départements, unités de recherches) et les étudiants. Le service iTunes U répondait à cette condition de facilité d'utilisation.

Il y a 2 manières de rendre un fichier disponible sur iTunes U pour qu'il soit diffusé par leur service. Soit en le téléversant le fichier sur le serveur de Apple, soit en le téléversant sur son propre serveur et en envoyant le lien au service iTunes U. C'est la dernière option qui sera privilégiée par l'Université de Montréal, puisqu'elle permet de diffuser par la suite le contenu sur d'autres plateformes. Le contenu du service d'iTunes U de l'Université de Montréal peut être accédé par tout le monde ou encore seulement par un groupe restreint: étudiant de l'Université de Montréal ou d'un cours en particulier. Ce service est gratuit pour les établissements d'enseignements supérieurs et l'Université de Montréal ne reçoit pas d'argent pour avoir opté pour ce service.

Depuis son lancement, le service iTunes U a été plus populaire que prévu, ce qui fait que le personnel de l'Université de Montréal responsable de ce service (1 personne et 1 concepteur graphiste) accuse un certain retard sur l'échéancier, notamment au niveau du matériel de formation pour l'utilisation du service. Vu ce succès, ils sont en ce moment à la recherche d'autres partenaires à l'Université de Montréal pour la production de contenus et pour assurer le support du site.

Concernant la non disponibilité du contenu pour la plateforme GNU/Linux, un sondage à l'Université de Montréal montre que les systèmes d'exploitations les plus courants sont Windows et Mac OS. À court terme, l'Université de Montréal va explorer d'autres possibilités de diffusion, probablement par l'utilisation d'hyperliens standards, pour rendre le contenu disponible aux autres plateformes. Si vous croyez qu'il est important que le contenu de l'Université de Montréal soit disponible pour les autres plateforme que Windows et Mac, je vous invite à envoyer un courriel au service de iTunes U de l'Université de Montréal pour leur faire savoir.

Quant au message sur la page d'accueil du site iTunes U qui dit que « Ce site a été optimisé pour les fureteurs Microsoft Internet Explorer, version 6.0 et ultérieures, et Netscape, version 6.0 et ultérieures. », c'est un message générique pour les pages web de l'Université de Montréal. Les pages de l'Université de Montréal doivent être fonctionnelles au minimum pour ces 2 navigateurs, mais on m'assure que les pages du service iTunes U sont testées pour les autres navigateurs, dont Firefox j'imagine. Si le bouton « information légale » ne fonctionne pas, ce n'est pas parce que vous n'utilisez pas Internet Explorer, c'est parce qu'il n'y a pas encore de page disponible.

Pour plus de renseignement, je vous invite à consulter la FAQ de iTunes U à l'adresse:
http://www.cefes.umontreal.ca/tic_enseignement/faq_itu.htm.

La page d'accueil pour accéder à iTunes U de l'institution est :
http://itunesu.umontreal.ca/

Un peu de Frank Zappa

Extrait d'un article sur les visionnaires du magazine Jobboom signé Jean-Sébastien Marsan:

En 1983, le compositeur américain Frank Zappa a sollicité un appui financier de la part de la société de capital de risque Rothschild Venture Capital. Le musicien avait conceptualisé un système de téléchargement de pièces musicales, numérisées ou analogiques, par téléphone ou par câble. L’industrie du disque vinyle disparaîtra un jour, plaidait Zappa. «Les consommateurs de musique consomment de la musique […] et pas spécialement des articles de vinyle dans des pochettes en carton.» Rothschild Venture Capital a rejeté le projet… Frank Zappa a été emporté par un cancer en 1993, peu avant l’explosion du téléchargement de musique au moyen d’Internet.

Source de la citation : Zappa par Zappa, Editions de l'Archipel, Paris, 2000, ISBN 2-84187-226-2, p. 360

RDS haute-définition et capteur de page-écran

J'ai vu un match de hockey en haute-définition (HD) pour la première fois l'autre jour et, franchement, il y a quelque chose qui me chicotte.

Je voudrais vérifier si ce que j'ai vu est vrai mais, pour ça, j'ai besoin d'une saisie d'images prises directement à partir du signal HD (encodé en mpeg2 je crois).

Je suis donc à la recherche de quelqu'un qui a RDS et un capteur de page-écran (framegrabber). Si vous avez tout ça, ou si vous connaissez quelqu'un qui a ces éléments en sa possession, svp contactez-moi, j'ai besoin de votre collaboration.

Je vous tiens au courant de mes découvertes si je trouve un collaborateur.

La nouvelle loi sur le droit d'auteur au Canada, où est la couverture francophone?

Le 13 décembre 2007, le ministre de l'industrie du Canada Jim Prentice devait introduire une nouvelle loi sur le droit d'auteur au Canada.

Suite à une série de moyens de pression sur le ministre (voir ce vidéo sur YouTube), ce projet n'a pas été déposé en chambre. Cette pression a essentiellement pour origine le juriste Michael Geist, professeur à l'Université d'Ottawa. Michael Geist a publié une série de billets sur son blogue expliquant les enjeux reliés à ce projet de loi et à l'impact qu'il aura sur les Canadiens.

Par la suite, la blogosphère du Canada anglais a emboîté le pas:
* Boing Boing (Cory Doctorow est Canadien);
* Sam Trosow, professeur à la Faculté de droit de l'université Western Ontario;
* rabble.ca, un collectif de journalistes, d'écrivains, d'artistes et d'activistes Canadiens;
* Galacticast (excellent vidéo);
* Digital Copyright Canada;
* Rod Templeton (un geek de Vancouver);
* Open Source Video (encore quelqu'un qui parle de liberté en manoeuvrant un Mac…);
* etc.

Il y en a encore des dizaines de blogues anglophones qui parlent de ce sujet, mais je vais m'arrêter ici.

Les anciens médias en ont ensuite parlé. Tous les grands médias anglophones du Canada ont un ou plusieurs articles qui en parlent:
* CBC (Search Engine, The Hour, The National);
* Toronto Star, où Michael Geist tient une chronique hebdomadaire;
* The Financial Post;
* The Gazette;
* The Globe and Mail (abonnement requis, mais le titre illustre de quoi il est question);

Dans le ROC, il est clair que la nouvelle loi sur le droit d'auteur est un événement médiatique qui a commencé dans la blogosphère et qui a ensuite trouvé echo dans les anciens médias.

Que se passe-t-il durant ce temps au Québec? Vraiment, vraiment pas grand chose.

La blogosphère est pratiquement absente de ce débat. En tout, j'ai trouvé 4 blogues qui en parlent:
* Étienne Goyer (blogue, courrier du lecteur du Devoir);
* Nicolas Langelier;
* CultureLibre.ca;
* IM2 | OQP (qui répertorie essentiellement des liens);
* Nelson Dumais.

5 billets en tout et pour tout. Et il y a Nelson Dumais là-dedans, alors qu'il devrait probablement être dans la catégorie des anciens médias… Où sont les autres?

Dans les anciens médias?
* 2 articles d'André Brunet dans La Presse (article 1, article 2);
* Un article de la Presse Canadienne parue dans le journal du Devoir;

Je n'ai rien trouvé sur le site de Radio-Canada, ni ailleurs sur les sites des grands médias.

Il y a peut-être des billets ou des articles qui ont échappé à mes recherches, mais il est clair que l'ampleur de la couverture est d'au moins un ordre de grandeur plus grand dans le Canada anglais que du côté francophone. Qu'est-ce qui peut bien expliquer cela?

Il ne faut pas s'attendre à ce que les grands groupes de presse québécois parlent spontanément des enjeux de cette nouvelle loi. Ils sont souvent eux-mêmes reliés à des groupes d'ayant-droits (Quebecor, GESCA, Transcontinental) qui seraient monétairement avantagés par un durcissement de la loi sur le droit d'auteur et par l'effritement du bien commun. De plus, les enjeux technologiques sont perçus comme peu vendeurs, parce que trop complexes probablement. Ils n'ont pas réagi lors de l'utilisation du vote électronique qui s'attaque aux fondements même de la démocratie au Québec, il ne faut pas s'attendre à mieux dans ce cas-ci.

Reste donc la blogosphère. Lors de la prise de position frivole de l'ADISQ, la blogosphère québécoise a été prompte à réagir. Que se passe-t-il donc dans le débat sur la nouvelle loi sur le droit d'auteur pour qu'il passe presque inaperçu? Est-ce parce que le porte parole, Michael Geist, est un anglophone et qu'il n'existe pas de juriste québécois qui s'occupe publiquement de ces questions?

Je l'ignore mais j'espère que la blogosphère québécoise va réagir, il n'y a pas de raison que ce ne soit que le Canada anglais qui mène seul le combat.

Environnement Canada: fil RSS des prévisions météorologiques

Environnement Canada offre maintenant un fil RSS pour les informations météorologiques. Ce fil RSS convoie les:
*Conditions actuelles;
*Prévisions météorologiques (jour 1 à 5);
*Avertissements météorologiques.

Prévision météorologique d’Environnement Canada pour Villeray

Par exemple, dans mon agrégateur le fil RSS d'Environnement Canada pour Villeray me raconte la chose suivante:

AVERTISSEMENT DE POUDRERIE MAINTENU, Montréal
Date:15 décembre, 2007 04:42 am

Le public de la région concernée doit porter une attention particulière aux conditions météorologiques potentiellement dangereuses et prendre les mesures de sécurité qui s'imposent. Émis à: 04h43 HNE samedi 15 décembre 2007

La technologie du fil RSS est tout à fait adaptée à ce type d'information. Elle est produite sur une base régulière et il y a de l'information dans l'historique des changements, ce qui est impossible à conserver avec un rafraîchissement d'une page web.

On peut toutefois se demander pourquoi Environnement Canada n'a pas choisi d'implémenter, tant qu'à faire, le standard GeoRSS qui permet de référencer géographiquement les fils RSS. Il serait par exemple possible d'avoir une requête qui va chercher tous les fils RSS situés dans un rayon de 100 km autour de Villeray. Ou encore toutes les prévisions météorologiques pour une province. Tous les avertissements pour une région. Ou encore une extension Firefox qui donne les prévisions météos pour les pages web utilisant les microformats pour la position latitude/longitude du site.

Peut-être pour une prochaine version du fil RSS?

Merci à Alexandre Leroux pour m'avoir appris l'existence de GeoRSS.

Lettre ouverte aux poursuivants de QuebecTorrent

Chers ayants-droit,

Je vous écris en réaction à la requête que vous avez déposée en Cour supérieure du Québec le 26 novembre 2007, requête exigeant l'arrêt des opérations du site web QuebecTorrent: http://www.quebectorrent.com/ . Votre poursuite se base, je crois, sur la prétention de l'illégalité de la diffusion des fichiers de type torrent permettant de télécharger sur internet des oeuvres protégées par le droit d'auteur.

Votre industrie n'a, au cours des dernières années, utilisé la technologie qu'à des fins de consolidation de votre modèle de revenus. Vous n'avez pas essayé de développer une autre manière de produire ou de diffuser la culture. Cette attitude de votre part a eu 2 effets.

Premièrement, il est très difficile pour les créateurs de produire hors du modèle que vous défendez. En effet, votre main mise sur les productions culturelles et les moyens de diffusion inhibe la majorité des autres manières de créer. Les programmes de subvention et les prévisions de revenus des oeuvres culturelles sont basés sur votre modèle. Or, il y a tout à penser qu'une partie des créations n'ont pas un besoin impératif de cette manière de faire. Vous aviez, et avez toujours, les leviers nécessaires pour expérimenter d'autres modes qui favoriseraient la culture. Votre industrie telle qu'elle existe en ce moment s'en trouverait, il est certain, profondément changée, mais le statu quo n'est pas une option, et vous en êtes conscients.

D'autre part, pendant que vous essayiez de contrôler la technologie, d'autres individus et entreprises ont appris à la domestiquer pour en faire non seulement un outil de diffusion, mais aussi de création, plus convivial. QuebecTorrent est un de ces moyens que vous attaquez en justice. Peu importe le résultat de cette poursuite, un fait demeure, votre conception de la création et de la diffusion est déphasée par rapport à la réalité. D'autres moyens existent et vous devriez apprendre à les domestiquer plutôt que de tenter de les annihiler.

Vous n'avez tenté de voir dans la technologie qu'un prolongement des façons de faire de votre industrie. Or, celle-ci est basée sur un médium physique qui, que vous le vouliez ou non, n'est plus aujourd'hui un incontournable de diffusion de la culture.

Ce n'est pas en utilisant des termes comme « pirate » et « vol » que vous pouvez justifier votre comportement. Essayez de penser un peu plus « culture » et moins « industrie ». Vous y trouverez là les pistes de votre salut.

Sincèrement,

Miguel Tremblay
Physicien
//ptaff.ca/miguel/

QuebecTorrent, vecteur de la culture québécoise

QuebecTorrent, site de partage québécois de fichiers BitTorrent, fait face à une poursuite de 200 000 dollars intentée par une trentaine de producteurs de musique, de films et de télévision québécois. Plutôt que de fermer ses portes comme le ferait la plupart des gens devant une meute d'avocats, l'administrateur de QuebecTorrent, Sébastien Brulotte, relève le défi et leur tient tête. Bravo.

Une des mesures que QuebecTorrent a prise pour faire plaisir aux assaillants est de mettre en place « Un filtre […] pour éliminer à mesure que les membres les mettent en ligne plus de 10 000 titres (québécois) protégés par des droits d'auteur » (source: Technaute). C'est là toute une erreur selon moi. Ce qui fait la particularité de QuebecTorrent, c'est Québec, pas Torrent. Si le contenu québécois est retiré, QuebecTorrent ne deviendra plus qu'un site de torrent comme les autres.

C'est que, voyez-vous, il est nécessaire à la culture québécoise d'avoir un tel engin. Cela semble contre intuitif? Laissez-moi vous raconter comment j'ai utilisé QuebecTorrent depuis que j'ai découvert son existence, il y a un peu plus d'un an.

Ma découverte de QuebecTorrent

Lors de ma découverte de QuebecTorrent, j'étais vraiment excité. Tout ce contenu québécois maintenant à ma portée! Bien sûr des films mais moi, ce qui m'intéresse le plus et que l'on ne retrouve pas ailleurs, ce sont les documentaires et les émissions de télévision d'ici. Émissions de télévision sans les publicités. Wow!

Ça donne finalement une porte sur sa propre culture et sur ce qui se passe et se produit chez nous. Auparavant, il fallait se contenter de la culture américaine (et une peu de la française mais beaucoup moins). Maintenant, il y a du contenu québécois.

Comment est-ce que j'ai utilisé QuebecTorrent? Il y a 4 exemples qui me sont restés en tête. Ces exemples justifient amplement, selon moi, l'existence de QuebecTorrent et, tant qu'il n'y aura pas d'alternative viable et efficace proposée par les propriétaires des droits d'auteur, ce site mérite de demeurer en ligne.

1. Les Invincibles

L'émission Les Invincibles, saison 2, passait à la télévision le lundi soir à 20h (21h?). Or, il arrivait parfois que j'ai des activités ce soir-là, m'empêchant d'écouter cette émission. Le mardi matin, j'allais chercher sur QuebecTorrent le torrent de l'émission de la veille. Lorsque je revenais du boulot, l'émission au complet était sur mon disque dur.

Sans QuebecTorrent, quelles auraient été mes options? Enregistrer l'émission avec un magnétoscope n'est pas plus légal au Canada que de le télécharger. Mais, même si je l'avais enregistré avec un magnétoscope, quelle est donc la différence avec le fait de le télécharger avec QuebecTorrent?

2. Enjeux

J'arrive un bon midi à la cafétéria du bureau. On y discute du reportage de la veille diffusé à l'émission Enjeux: les sables bitumineux de l'Alberta. Ça a l'air impressionnant ces images-là et le reportage semble important. N'y aurait-il pas un convive qui ait enregistré l'émission, par hasard? Non? Bon…

La solution? QuebecTorrent! J'ai même copié le reportage sur un CD-ROM que j'ai donné à un ami par la suite pour qu'il le regarde. Je suis-ti pas un pirate rien qu'un peu!

Certes, le reportage est disponible sur le site de Radio-Canada. Par contre, ça ne fonctionne pas sur ma distribution Linux, les joies du format propriétaire choisie par une société d'état. De plus, je ne sais pas pour vous, mais regarder pendant 1 heure un petit écran avec une image d'une définition médiocre, ça me tente plus ou moins.

3. Chantal Hébert et Mario Dumont

Lundi midi, encore à la cafétéria du bureau. On parle de la leçon de Chantal Hébert administrée à Mario Dumont lors de l'émission Tout le monde en parle (TLMP) de la veille. J'adore Chantal Hébert. Son acuité intellectuelle comparée au mouvement brownien de Mario Dumont sur la même scène doit être délicieuse. Et en pleine campagne électorale en plus! Je ne peux attendre une hypothétique sorti en DVD de cette saison de TLMP. Que faire pour voir cette leçon? QuebecTorrent!

Maintenant disponible sur YouTube! (et tout aussi légal):
Partie 1 | Partie 2

4. Québec-Montréal

Vous vous souvenez de cette scène épique, dans le film Québec-Montréal, où le gars est avec sa blonde sur le bord de l'autoroute et lui explique que s'il veut aller gazer à Val-Alain, ce n'est pas pour économiser, c'est pour le principe.

Pochette du DVD de Québec-Montréal

Cette question de principe revenait souvent dans des conversations avec des copains et l'image de Val-Alain nous faisait bien rigoler. Bref, je voulais échantillonner cette discussion dans le film pour l'envoyer aux amis, en guise de rappel pouvant être utilisé au moment opportun. J'ai donc téléchargé Québec-Montréal sur QuebecTorrent pour se faire.

Quelques questions

Les ayants-droit voulant fermer QuebecTorrent offrent-ils une alternative aux services que rend ce site web?

Est-ce que l'utilisation que j'en fais enlève quelque chose aux créateurs?

Est-ce que la culture québécoise profite d'une meilleur diffusion grâce à QuebecTorrent.

Quelle autre option?

Comment, diantre, se fait-il qu'après plus de 10 ans de popularisation d'internet, l'industrie de la culture n'ait rien offert de mieux utilisant cette technologie? Pourquoi sa seule option est-elle de se tourner vers les tribunaux ou encore vers le gouvernement pour une nouvelle législation?

Le cercle vient d'être inventé. Tous les gouvernements et les lois du monde ne pourront le transformer en carré, même si les manufactures de lignes droites doivent fermer leurs portes.

Ma mère est une pirate

J'ai écris dernièrement que ma mère n'est pas une pirate. À ma grande tristesse j'ai appris que, finalement, oui ma mère est elle aussi une pirate.

Pourquoi ma mère est aussi une pirate? Parce qu'il est illégal au Canada d'enregistrer une émission de télévision avec un magnétoscope.

Êtes-vous surpris? Pour moi c'est toute une nouvelle en tout cas. On est comme plus de monde, tout d'un coup, à s'être transformé en pirate, n'est-ce pas?

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